Jeudi 30 octobre 2008 à 0:49

La mémoire est une passoire, elle retient des choses et d'autres, en laissant passer les détails infimes à travers elle, mais ce qui choque, ce qui émerveille, est trop gros pour disparaitre. C'est une passoire, car elle ne garde que des bribes, des morceaux d'instants, on se souvient d'un regard ou d'un sourire, occultant ce qui fût le plus mauvais, ou ce qui fût le meilleur. Souvent, dans les meilleurs moment comme dans les pires, je me souviens de la lumière qu'il y avait, une ambiance de fond, je me souviens si c'était lumineux, ou trop sombre, à croire que mes plus beaux moments, je les ai laissés s'écouler dans la pénombre.

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Tu te dois de connaitre, cet instant, ce moment précis où ta conscience, ton intelligence, ton corps, se réunissent pour s'écouter les uns les autres et profiter du moment présent. Cette seconde, où cette pensée te traverse l'esprit à une allure folle, à la même allure que celle de ton coeur, à une allure démesurée. Tu saisis, en un instant, ce que tu fais, ce que tu aimes, le but de ta présence, le but de tes actions, et rien de tout ça ne te semble blâmable, au contraire, tu voudrais qu'on te loue pour ce que tu es en train de faire, de penser, tellement cela te parait grandiose pour un si petit être que toi-même. Alors que parfois ton corps a froid, et semble rejeter tout être, tu l'emprisonnes un instant, fier d'avoir réussis à la mettre dans la cage de ton esprit et qu'il ne soit pas comme d'habitude, vaquant à ses occupations, sans que jamais tu ne fasses attention à ce qu'il fait.

Tu n'es plus qu'une bouche, tu n'es rien, rien d'autre qu'une bouche, tout le reste de ton corps est endolori. Comme inexistant, ton corps est allongé inerte, et c'est dans tes lèvres que battent ton coeur et ta vie, dans ces mêmes lèvres que tu vois, que tu écoutes, que tu sens, et que tu respires, c'est dans tes lèvres que tu vis. Tu sens et entends le souffle, tu respires ce souffle, et comme si, tu gravitais, ou plutôt, parce que tu gravites, tes lèvres sont irrémédiablement attirées. Tu ressens cette traction, cette attraction d'un autre corps, alors qu'il ne te touche pas, il est juste face à toi, et t'effleure l'âme, invisible, et chaud. Tu descends, mais la gravitation reprend son droit, et à nouveau, flottant dans l'air comme si tu ne pouvais plus te décoller du vide minuscule, tu te rapproches à nouveau, jusqu'à goûter le sentiment d'amour pour savoir s'il n'est pas gâté ou s'il n'a pas tourné. Tu veux savoir si ce goût est le même, s'il est toujours celui que tu aimais, et si tu l'aimes toujours. Voilà que tu te perds, que tu arrêtes de respirer, que tu ne vois plus rien, mais que tu sens contre toi, une source de chaleur incroyable, et une douceur, comme si c'était la première et la dernière fois que tu la trouvais.
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Ma mémoire multi séculaire ne trouve rien à redire.

Lundi 27 octobre 2008 à 22:54

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D'ailleurs, je n'aime pas dire: c'est à dire?

Il n'y a pas assez de lumière, je crois que la clarté me fait peur, je crois que la lumière me fait peur.  Je préfère ne rien voir, ne rien savoir, rester, caché, prostré, dans le noir, en fermant les yeux, et en me disant, tout doucement, en me chuchotant à moi même "N'ai pas peur." Regarde le miroir, regarde le un instant, et essaye d'y voir un reflet. Mais il fait noir, trop noir, tu aimes et es le seul à aimer le noir. Alors qu'on te propose la lumière du jour, qui te réchauffera, qui t'apportera la paix, tu veux le noir, car le noir ne brûle pas, car le noir donne froid, et qu'il est plus simple de se réchauffer que de panser une brûlure.

Tu es la fontaine de la vie, à l'eau claire, à l'eau lumineuse, qui rend sa lumière à la pièce, qui fait danser les ombres chinoises une valse à trois temps, un valse à quatre temps, une valse sans temps. J'entends délicatement, l'eau couler et l'eau s'évaporer, quand sur sa robe à la mode ancienne, tombent les symboles mouillés des opprobres cachés, quand sur mon corps nu, restent encore à jamais, sur ma peau flétrie, les marques du passé. Souviens-toi souvenons-nous de ces soirs, où les diamants posés sur le bord de l'eau, faisaient miroiter, sur les murs et dans le fond du bassin, des éclairs, qui éblouissaient les murs.

Je ne suis qu'un petit enfant, je ne suis qu'un petit enfant qui a peur du noir. Je n'ai plus le droit d'être un enfant, quand c'est moi qui demande, le noir ; quand c'est toi qui demande le noir. Pour cacher les plaies, mais pour cacher la vérité, pour cacher ce que les singes ne veulent ni voir, ni dire, ni entendre. Pourtant, parfois le noir ne cache que la surface, et la profondeur éclairée par la haine et le doute, fait souffrir de cette chaleur étouffante. Ce sont des néons à uranium auxquels nous sommes tous plus ou moins exposés, depuis notre enfance, depuis notre adolescence, depuis notre mort. La colère repeint les murs et les ampoules, en rouge, pour laisser dans l'atmosphère, ce goût de fer, d'inachevé. Je ne me battrais pas si tu veux le noir, car tu ne t'es pas battues lorsque je voulais le noir. Le noir me sauve à moitié, de cette moitié qui, lorsque tu es là, me parait être une entité, et lorsque tu es absente, me semble être inexistante. A trop vouloir le sombre, on s'accorde à y vivre. Il n'y a pas de sombre que l'horreur, l'inconnu voulu, se révèle parfois être la solution à ce qui n'a pas de problème, mais l'ignorance semble parfois revêtir cette soie qui lui serre la taille et qui lui va si bien, qui est si douce, que même la plus belle des vérités semble être affable, et décevante. Car au son des pleurs, c'est notre réalité qui se crée au bout du téléphone, et c'est notre abstraction qui fait le travail qu'il faut, pour survivre, pour suivre, pour oublier.

Je suis tant un petit enfant, que le soir j'éteins ma lumière, que la journée j'éteins ma lumière, pour ne plus me voir, et pour me cacher à mes propres yeux ce que tant d'autres rêveraient, ou ont rêvé de connaitre. On peut se cacher sous les draps, mais le son des voix résonne encore dans la tête, il se fait l'écho de lui même, il se répète à l'infini comme si j'en étais l'auteur, comme une symphonie répétitive qu'on prend plaisir à jouer en boucle. Ce cri, cette voix, ces pleurs, qui coulent encore dans ma tête, comme s'ils n'avaient jamais arrêté, comme s'ils n'arrêteront jamais, comme si, pour une fois, le noir suffisait , comme si enfin, le noir suffisait. Et le noir suffit, et le noir suffit plus que tout le reste, et c'est tant mieux. Et c'est tant mieux que pour une fois, mon esprit s'efface lui-même de sa mémoire, et que lorsque le soleil se lève, sur l'herbe desséchée, ce n'est pas l'absence que je vois, mais le vide, comme si jamais rien n'avait existé, comme si rien n'avait jamais eu lieu. A moins que peut-être, rien n'a jamais eu lieu. Nous n'en savons rien, car il faisait noir, si noir.

Si petit enfant que je puisse être, à voir en-dessous des jupes, à voir en-dessous des âmes, je ne me fais pas la pierre tombale qui écoute, ni l'animal de compagnie comme assistance involontaire. Je deviens parfois, ce que je veux être, plus que ce que je dois être. Car si sous les néons rouges, je courbe le dos c'est pour ne pas être aveuglé, et supporter cette chaleur, cette souffrance de la peau. La lumière rouge ne soigne qu'un instant, qu'une seconde, qu'une heure, et détruit, en cette heure, ce qui fut le travail parfois d'une vie, parfois de plus. Le souvenir des mauvais rayons du soleil qui filtraient ne me laisse parfois qu'un goût amer, lorsque je sais que je n'ai pas été le seul à les gouter. Si c'était seulement la vérité, si ce ne l'était pas, je n'en saurais rien, car le noir recouvre la vue, et aveugle du souvenir, sourd du devenir, j'ai parfois besoin de cachets pour mieux dormir. Bien que ces cachets ne sublimeront jamais la lumière blanche, bien que ces cachets ne sublimeront jamais la lumière du jour, d'un jour pur, blanc ou bleu, plutôt que rouge, c'est aujourd'hui, et malheureusement pour encore longtemps, qu'ils seront l'unique solution, à des problèmes insolubles dans l'eau.

Admire le temps qu'il fait, et profites en, car bientôt l'été reviendra comme il était déjà si vite repartis un soir un peu trop froid. Si c'est ce froid, si c'est cette glace que j'aime, c'est parce qu'elle est, l'unique symbole qui dans ma mémoire ai vraiment de la valeur, le seul symbole existant pour sortir du noir. C'est ce qui m'a fait réaliser que le blanc était, une fois de plus, la couleur des rois et des reines, qu'ils le soient une nuit ou une vie, les neiges éternelles, malgré les néons mécaniques rouges ou autres, ne fondront que sous les chaleurs de vérités jamais voulues, qui n'auraient jamais du paraitre autre part que dans les pensées, et ce n'est donc pas pour rien que l'homme n'est pas doué du don de lire dans l'esprit des femmes. Pour qu'il reste toujours dans leur tête, cette part d'inavoué, qui fait mieux de le rester. Je ne pleurerais pas lorsque les princes et les princesses seront morts, je ne pleurerais pas quand les ogres et les ogresses auront disparus, je ne pleurerais pas quand les neiges carboniques et les neiges éternelles auront fondu. J'aurais seulement trop chaud sous les néons, ces mêmes néons qui t'auront vu danser, ces mêmes néons qui t'auront vu tomber, ces mêmes néons qui m'auront vu danser, ces mêmes néons qui t'auront vu me manquer.

Pourtant tu ne sembles pas te lasser de jouer avec l'interrupteur, pour me rendre aveugle une fois de plus, me faisant sortir de ma cachette, sous les cris. Je supporterais ce jeu aussi longtemps que le noir supportera ma présence et moi la sienne, jusqu'à ce que la porte reste ouverte, et qu'au croisement des lueurs matinales, ressurgisse un instant, l'éclair, qui m'avait paru salvateur, et qui n'était finalement, qu'un flash d'appareil photo.

Alors que la roue tourne, et tourne toujours
Alors que tes amours tournent, et tournent toujours
Le noir me sauve des pleurs et de la vérité
Le noir me sauve des cris et d'un amour manqué

Plutôt que vivre au soleil
Je me cache sous les avalanches
Je m'enterre avec les edelweiss
Si tu es sans pareil
C'est aussi que tu te penches
Ton amour vers des ailleurs qui te laissent

Viens, et endors toi
Je veux le noir pour dormir tranquillement
Ce que tu ne fais pas
Tu veux le noir pour te calmer un instant

Et c'est le croisement infini
Entre demain et aujourd'hui
C'est la neige qui fond
C'est l'amour qu'ils font

Je ne suis plus que spectateur
De mon amour qui est désormais, leur(re).

Mardi 7 octobre 2008 à 19:54

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Nous conduisons notre vie, comme nous conduisons notre amour. D'abord enjoué, connaissant la joie de l'expérimenter, nous la pensons, nous le pensons unique, et inaltérable, intouchable. Nous faisons de notre mieux pour les élever au plus haut point, et qu'ils deviennent la concrétisation de nos rêves. Mais l'un comme l'autre, connait une fin, souvent prématurée, qui marque aussi une chute d'espoir. Nous nous battons, bon gré mal gré, pour faire de notre vie et de notre amour, quelque chose de durable, quelque chose de bon, quelque chose dont les souvenirs une fois la fin approchant, seront appréciables et agréables à se remémorer. Sachant pertinemment que tous deux connaitront une fin, nous continuons à les vivre, et à les désirer plus que tout autre chose. Ce qui est éphémère, apparait alors, comme ce qui est essentiel. On dit parfois "je serais peut être mort demain" et pourtant rarement on entend dire "je ne t'aimerais peut être plus demain". Alors que, quoi que j'en sache, et quoi que j'en comprenne, l'amour ne prend pas tout son temps pour partir, mais comme toute fin, elle a lieu du jour au lendemain. Le jour où le regard, les mots, la personne, ne sont plus les mêmes qu'hier. Cette fois où, au réveil, on ne voit pas celui ou celle qu'on aime, mais celui ou celle qui prend trop de place dans le lit. Ce n'est plus celui qui nous éclaire nos matinées, mais celle qui nous cache la télé. Ce n'est plus celui qui nous fait rêver, mais celle qui nous endort avec toutes ces histoires pendant sa journée. Les choses n'ont pas changé, non, elles sont toujours les mêmes, la personne que tu as en face de toi porte bien le même prénom, le même nom, et se conduit avec la même attitude. Ce que tu prenais pour un joli défaut, aujourd'hui te fait grincer des dents. Lorsque tu le vois à la fenêtre, et que ce n'est plus celui que tu aimes, mais celui qui te cache la lumière du jour. Lorsque tu te couches le soir, et ce n'est plus celle qui t'attendrit et que tu désires, mais celle qui ne fait rien de ses journées, ne te comprends pas, et ne t'écoutes pas. Sentez-vous partir, en vous, glisser hors de votre coeur, un si doux sentiment, une si énorme passion? Surement non, et ce ne sera jamais le cas. Jamais vous ne sentirez s'effiler votre amour, partir en petit morceau, se disséminer dans votre tête, seulement un matin, un midi ou un soir, vous le chercherez, au plus profond qu'il puisse être, et ne trouverez qu'ennuie, rancœur, amertume, et vide. Il peut prendre tout son temps pour s'installer, il part plus vite qu'il ne se consume.

Votre amour
Leur amour
Ton amour
Mon amour
Partiront, bien trop vite, aujourd'hui, demain, un jour.
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