Dimanche 13 décembre 2009 à 23:42

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J'offre 10 euros à quiconque est capable de me trouver " Monkey gone to heaven" des Pixies mais reprise par Pj harvey, dans une qualité digne de ce nom, sous forme mp3, wma ou mieux. Il y a des chances que je l'ai envoyée à certaines personnes, si elles l'ont encore, je les bénis.


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On va sur la plage, elle s'allonge et met de la crème pour bronzer.
Et toi tu fais quoi?
Moi, je la regarde, j'attends et je la regarde. Je pourrais passer ma vie à la regarder, et puis je ne sais rien faire d'autre que la regarder. Je ne suis pas un homme qui a beaucoup de choses à raconter, ça c'est sûr. Je ne connais rien à la musique, rien au cinéma, rien à la peinture, rien du tout. J'ai passé ma vie dans les trains, à travailler, alors vous savez moi tout ce qui touche à l'art, et tout ce blabla, moi j'y connais rien à ces grandes choses. Et puis j'aime pas ça moi, j'y comprends rien. 
Y a bien qu'une chose que je comprends aujourd'hui, et je la comprends depuis 27 ans, c'est ma femme. Je la regarde, tous les matins depuis vingt sept ans, quand elle dort encore, quand elle mange sa tartine, quand elle prend sa douche. Je fais que ça avec ma femme aujourd'hui. Oh oui au début on était jeune, on batifolait mais c'est plus des choses de notre âge. Je la regarde pendant des heures, je la regarde regarder la télévision, lire un livre. Je passe ma retraite à regarder ma femme et je peux vous le dire, si j'ai travaillé toute ma vie c'est pour continuer à la regarder jusqu'à ma mort.
Je lui dis rien à ma femme, je lui demande deux à trois fois par heure si ça va, si elle veut qu'on sorte pour faire des courses ou si elle a besoin de quelque chose, mais jamais je lui parle de quoi que ce soit. Même quand je travaillais et que je rentrais le soir, je lui disais rien, je lui racontais pas ma journée, je la regardais manger le plat qu'elle avait préparé, je la regardais me parler. J'ai jamais été un bon mari, mais j'ai toujours aimé ma femme, je l'ai jamais écoutée, je lui ai jamais parlé, mais vous pouvez être sur qu'une fois qu'elle partira, je serais définitivement l'homme qui l'aura la plus regardé.
C'est pas la plus belle des femmes, je le sais bien, mais je m'en moque bien de ça. C'est pas ce qui est le plus beau qu'on regarde le plus souvent. Ma femme quand elle était jeune et moi aussi, je l'allongeais sur le lit et je la regardais étendue là sous moi, et ça pouvait durer des heures. Elle disait rien elle non plus, elle était toute nue et elle souriait comme la gamine qu'elle était, et moi j'étais fou d'elle, totalement fou d'elle, et je la regardais jusqu'à ce qu'elle me serre contre elle.
Je crois que c'est pour ça qu'elle est toujours avec moi au bout de vingt sept ans de mariage, ce matin encore je la regardais comme un gamin, quand elle faisait semblant de dormir. On se parle pas beaucoup, mais on s'en fiche, c'est pas parler qui compte entre nous. J'aurais rien à lui dire de toutes façons, je suis pas assez intelligent pour lui dire ce que je vois quand je la regarde. Je la regarde et elle comprend toute seule, elle est pas aussi bête que moi ma femme. Vous savez, je lui ai dit qu'une fois je t'aime, c'était le jour de notre mariage, de là où je viens c'est pas le genre de choses qui se disent comme chez vous, on dit je t'aime à tout le monde, on embrasse tout le monde. Chez nous on dit je t'aime une fois par an, et puis la vie reprend son cour.

L'unique fois où je lui ai dit je t'aime, je la voyais allongée sur le lit, mes yeux étaient plongés dans les siens et c'étaient les seuls mots capables d'exprimer à cet instant l'immensité du sentiment que je ressentais, me savoir lié à elle jusqu'à notre mort.


Vous savez ce qu'elle m'a répondu? Ah la bougre, je lui en ai voulu pendant nos dix premières années de mariage. Elle a répondu: Tais toi.
Depuis, j'ai plus jamais rien dit.

"



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La beauté intérieure d' une femme ne réside en rien dans sa gentillesse, dans sa capacité à faire des compromis ou à panser les quelques blessures de l'âme. La bonté et l'altruisme ne jouent qu'un rôle mineur ; la véritable essence de cette beauté réside dans .

Cet idéal si lointain de la réalité, où l'homme laisse libre cours à ses idées, à ses lubies comme à ses envies. La femme est la liberté de l'homme, et de toutes celles qui entravent les passions folles, les delirium masculins qui s'élèvent vers des mondes qu'elles ne perçoivent qu'au travers des yeux de leur amant, celles ci ne sont pas des femmes. Elles sont des guenons castratrices qui gèrent l'amour comme un marché. La femme laisse libre cours à l'imagination de celui qu'elle aime ; et dans ses passages de pleine lucidité qui entrecoupent ses folies, c'est à l'homme de s'apercevoir de sa propre liberté.
Qu'importe alors les opinions différentes, les volontés d'avenir diverses, l'ambition et le succès : imaginer sera pour toujours le plus grand des droits de l'homme, fonder des possibilités, se laisser subjuguer par une vie factice. L'esclavage contient cette honteuse trahison ou au-delà de l'asservissement du corps c'est celui de l'esprit qui pénalise davantage l'être.
Ma folie d'enfant, mes délires d'adulte et mes rêves d'adolescent s'accomplissent chaque jour dans mon esprit, aux reproches ou non de celle que j'aime, mais son consentement m'offre un soutien inespéré. C'est donc cela l'amour, bien plus qu'un ensemble de compromis, qu'une union ou une harmonie parfaite, c'est dans un accord implicite au rêve qu'il s'accomplit.
Lorsqu'il s'agit de certaines reines qui se font ombre du roi, il en est de même: ce qui apparaît comme une soumission de la femme n'est qu'une croyance profonde, un accès privilégié qu'elle possède sur le monde de l'homme. Il n'est plus question d'agir, d'aimer, ou de pâtir, la femme est un double si proche, qu'il lui est possible de pénétrer dans l'ailleurs pleins d'illusions ou se mêlent joies et malheur, vie empreinte de folie.

Ce fantasme qui accomplit l'homme nourrit la femme bien davantage que toutes les carresses et les mots doux du monde. C'est éprouver une double existence dans laquelle la distraction est l'amour, où se rejoignent deux esprits pour profiter indéfiniment du bonheur et de la splendeur des créations d' un homme assez fou pour continuer a rêver, et à aimer une femme.
Toutes les autres relations n'apparaissent alors que comme des entretiens physiques entre animaux de la même espèce incapables de réfréner leurs pulsions primitives.
La possession de la clé qui ouvre cette bulle onirique est à la fois un gage de confiance et d'inconscience: quiconque la possède est capable par là-même de profiter ou de détruire ce qu'il admire.
C'est offrir son cœur en échange du bonheur d'autrui. Rien n'est alors plus fort que ces liens noués entre les êtres.
La femme comme l'homme s'isolent et accèdent ensemble à un univers qu'eux seuls connaitront.

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Mardi 8 septembre 2009 à 22:33

Croyez en la perfection.

Mardi 4 août 2009 à 21:45

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Personne n'est (comme) moi, et ça me fait royalement chier.

Je crois que certaines personnes détiennent une sorte de vérité. Par une sorte, entendez un des multiples genres sous lesquels la vérité se divise. Nous vivons tous dans notre monde aurait dit Kafka, et chaque monde a sa vérité propre. Notre but dans la vie, nos rêves, notre conception de l'amour etc. Toutes ces idées que nous prenons pour communes mais qui sont essentiellement les nôtres. Tous se pensent exceptionnels, et tentent invariablement de satisfaire les besoins incessants du monde dans lequel ils vivent.

Mon monde parait de plus en plus imperméable, non pas face à une réalité économique, sociale, qui n'est finalement qu'un ensemble de monde joints, ceux des plus grands comme des plus faibles ; mais davantage face aux mondes qui m'entourent. Je ne peux défendre des idées qui dans leur monde, s'apparente bien plus à des mensonges qu'à des dérives de vérité. Je suis un menteur et je ne vois pas, je ne comprends pas, la réalité.

Les années passent et la pression de l'unanimité se fait de plus en plus forte. Jamais personne n'a essayé ni même voulu faire vivre une seconde de plus mes vérités, et sauvegarder ainsi le monde qui les contenait. Avec ce monde s'écroule mon être que j'ai mis un peu trop longtemps à bâtir, être encore frêle et mal assuré. Je n'ai rien à reprocher, rien à avouer, la destruction de mon âme ne fût une épreuve douloureuse seulement dans les premiers temps, aujourd'hui, elle panse ses plaies en appréciant les vérités environnantes.

Mais quelqu'un qui meurt existe toujours, dans les coeurs, dans les esprits. Le souvenir de mon âme survit et surgit parfois dans des moments d'intense solitude, où l'unanimité, la raison, et le sens commun ne sont plus que des mots étrangers. Les voix parlent à nouveau, sans être rancunière, et reprennent leur travail journalier: elle me disent quoi faire, quoi penser, quoi écrire. Ces voix partagent mon monde, elles seules comprennent, entendent, savent mes pensées, et même si elles sont moi, je ne saurais les reconnaitre.

Je ne peux pas blâmer la mort prématurée de mon âme, car j'en suis le seul meurtrier. Qu'importe mon environnement, les qu'en dira-t-on, les influences diverses, ce sont mes mains qui sont à l'origine de son étouffement. Je regrette seulement d'être si jeune, vivre la mort d'un proche lorsqu'on est à peine en âge de raisonner est harassant de douleur. Je ne connais plus la paix, but de mon ancienne vie, je ne connais plus ces rêves d'ailleurs. J'ai assassiné la part de mon être dont j'étais fier, l'unique part de mon être.

Il me faudra encore quelques temps pour être définitivement en rémission, mais je ne m'inquiète pas trop, cela viendra bien plus rapidement que je ne le pense. La souffrance qui s'amenuise peu à peu me rappelle seulement le départ d'un être cher, qui paradait certains soirs, certaines nuits, et qui m'accordait un tant soit peu cette fierté, qui assouvissait cette envie d'être encensé, que ce soit par les autres ou bien par soi-même. Je suis à nouveau en bas de l'échelle, d'où me guettent des hommes et des femmes dont j'essaye de pénétrer le monde, et ce avec la plus grande difficulté tellement mon ancien monde est un handicap dans le nouveau.

Je suis alors aux antipodes de ce que j'ai pu être, parce que mon âme n'a pas su résister à l'acharnement de millions vérités trop lourdes et trop absurdes, véhiculées par la terre entière. J'ai abandonné celle qui avait su me consoler toutes ces nuits d'hiver, qui avait éclairé tous ces moments trop sombres dans lesquels tombait mon esprit, et qu'il ne connaitra plus jamais, comme la paix.

La vérité est morte
Vive la vérité.

Vivre la vérité

Dimanche 14 juin 2009 à 21:56

N'y a t-il que dans les rues vides que l'on peut sentir la liberté et la peur?

A tant partager, à tant donner, à si peu recevoir, ne rien connaitre, ne rien découvrir, disparaitre presque sous l'emprise que les autres ont sur nous. N'être plus que ce que l'on ressent, et s'oublier, se rendre heureux en s'oubliant des jours et des mois. Faire de notre être un larbin sentimental.
C'est la grande vie de milliards de gens, c'est ma grande vie de milliardaire des sentiments.

C'est mon désespoir. L'attachement, l'amour, être en couple, c'est ma malédiction.

Mardi 24 mars 2009 à 0:31



Alors, je toque. Je toque à la porte et j'attends, inlassablement j'attends que l'on vienne m'ouvrir. Je toque encore une fois, car il n'y a toujours pas de sonnette. Il y a de la vie dans la maison, des lumières s'allument la nuit, les fleurs poussent car elles sont arrosées, le courrier ne s'amoncèle pas dans la boite aux lettres, il y a des jouets dans le jardin, j'en déduis alors la présence d'enfants. Pourtant, depuis vingt deux ans, je viens toquer à cette même porte, à la même heure, tous les matins, et ce jusqu'au soir. Jamais personne ne m'a ouvert, et jamais personne ne m'a renvoyé chez moi. Je sais que je toque, je sais très bien que mon poing émet un son sur la porte en bois, pourtant, personne n'ouvre, ni ne vient ouvrir ou regarder par le Judas, ou derrière le rideau. Ils ont prit, eux aussi, l'habitude que je toque. Personne ne sort jamais de cette maison, ou tout du moins, je n'ai jamais vu personne en sortir. je suis là à l'aube, jusqu'au coucher total du soleil. Je toque, j'attends sans impatience. J'aime attendre, c'est encore ce que je fais de mieux depuis vingt deux ans. Ils ne peuvent pas vivre la nuit, les enfants doivent bien aller à l'école, ils doivent bien acheter à manger, sortir au cinéma, partir en week-end. Pourtant, depuis vingt deux ans que je viens, presque rien n'a changé. Le lierre au mur est toujours aussi vert, les tulipes toujours aussi jaunes, et l'herbe toujours aussi rase. Même lorsque les saisons changent. Ils font du bruit, ils parlent, mais je ne perçois que des sons indistincts. Un jour j'ai décidé de ne pas toquer, et ainsi de prendre une autre route que celle qui me mène à cette maison, sur la route j'ai rencontré quelqu'un qui m'a affirmé qu'il avait vu, aujourd'hui même, et pour la première fois, une femme sortir de la maison, avec son mari, et leurs enfants, l'air heureux, et qu'ils les emmenaient sans nul doute à l'école. Je suis donc revenu devant la maison, et j'ai toqué. Il n'y avait l'air d'avoir personne. Les jouets étaient rangés, les vitres propres, le lierre légèrement taillé, l'herbe avait poussé, et la voiture n'était pas là. J'ai toqué, jusqu'au soir, et même durant toute la nuit j'ai toqué. Personne n'a ouvert ou émis de plainte. Je suis rentré chez moi pour recommencer le lendemain, et cette fois-ci sans prendre un autre chemin, parce que c'était peut être aujourd'hui que la femme allait ressortir avec sa famille. C'était il y a douze ans. Depuis dix ans, personne n'est jamais ressortit et je n'ai jamais emprunté un autre chemin. La maison reste intacte, tout le reste aussi. A force, sur la porte, s'est créée une marque, celle de ma main qui toque tous les jours, des centaines de fois, durant des heures.

Mais voilà pourquoi, jeune inconnu acharné, personne ne t'ouvre:

Car la porte sur laquelle tu toques sonne creux. Elle résonne dans le vide, dans le néant. Tu frappes, tu frappes, de toutes tes forces, avec l'acharnement qui vient d'années en années, avec ta volonté, avec tout le désir que tu peux avoir pour qu'on t'ouvre. Tout reste creux, vide de tout sens: tu empruntes le même chemin, sans jamais chercher à ce qu'il t'appartienne. Tu n'arrives pas à admettre que les gens que tu aimes puissent vivre indépendamment de toi. Tu n'arrives pas à admettre que ta mère soit morte, que ton premier amour soit partit avec un homme au Paraguay, en Uruguay. Que ta femme aime un autre homme, que ton fils aime un autre père, que ta fille aime un autre homme. Tu marches sur les mêmes pavés depuis deux décennies sans jamais les regarder. Tu ne sais pas où tu mets les pieds, tu ne sais jamais où tu vas, même en allant, chaque jour, au même endroit. Tu te sens simplement obligé de t'y rendre, parce que c'est ce que tu désires. Mais tu as oublié d'apprendre à désirer. Tu souhaites seulement la discontinuité, l'impossibilité des êtres. Si tu étais en vie, tu voudrais mourir. Tu suis tes désirs en pensant que ce sont des ordres de ton âme, et que tous les désirs se doivent d'être assouvis pour réussir. Tes désirs font désordre dans la rue, car chaque jour depuis vingt deux années, tu croises les mêmes personnes sans le savoir, tu croises ceux qui habitent cette maison, tu ne les vois pas. L'unique personne avec qui tu as parlé depuis vingt deux ans, habite elle aussi dans cette maison, mais ça tu ne l'avais même pas compris, simplement parce que tu ne voulais pas le comprendre. Pour une fois, tu avais choisis de suivre le chemin que tu devais suivre, et non celui que tu voulais suivre. Tu n'as pas écouté ta raison ni tes désirs, mais juste la vérité. A s'attacher au faux on s'éprend du malheur et de l'invraisemblable. Tu toques aujourd'hui, et toi comme moi, nous savons que tu toqueras demain, en sachant qu'il n'y aura personne pour t'ouvrir. Tu n'as même jamais eu l'idée de tourner la poignée pour ouvrir, de toutes manières, tu ne veux pas que quelqu'un t'ouvre, tu ne veux pas rentrer. Tu sais ce que tu verras dans cette maison. Tu verras ton esprit, tu verras ton intérieur. Tu verras le vide, l'absence d'existence ordonnée, tu verras l'absence même de vie, l'absence même de réalisme. Rien ne change, parce que tu ne veux pas voir le changement qui s'opère. Il n'y pas de changement dans le faux. La maison est en plastique et ta vie aussi. Tu suis tes désirs qui pavent la route jusqu'à cette rue, tu les regardes de haut en les admirant ; en leur vouant un culte, car ils te mènent par le bout de l'âme. En ton âme et conscience, tu n'espères plus, car trop déçu d'une vie réaliste et solitaire ; tu ne sais pas que l'amour existe, tu ne sais plus que les gens s'aiment parfois, et qu'ils tiennent, et qu'ils tiennent face aux vingt deux années. Eux aussi, ont décidé de suivre un jour le chemin des rêves, jusqu'à voir, jusqu'à comprendre, que les rêves accrochés au sol, ils marchaient dessus. Ca non plus tu ne veux pas le voir,tu pense que ça ne changerait rien à ta vie, que plus rien ne peut changer ta vie. Inscrit dans ton microcosme, dans ta bulle, les autres ne sont rien s'ils n'ont pas de rapport à ton désir. Toute ta vie tu as fais ce que tu voulais, ce dont tu avais envie, tu n'as pas suivit tes intuitions, tu as bêlé derrière tes désirs qui dirigeaient le troupeau de ton corps et de ton âme. Plus rien ne changera ton coeur Petit Homme, plus rien ne changera ton âme Petit Homme. Tu ne le veux plus, tu ne le peux plus. Tu es fais de pierre et de bronze, le soleil la pluie la lune ne pourront rien changer à tes humeurs. Tu n'es jamais heureux et jamais triste, tu n'es rien. Tu ne ressens plus rien Petit Homme, tu ne crois plus en rien. Tu suis aveuglement ce que tu veux, et tu aimes: tu crois te démarquer des autres, en oubliant que faire tout ce que l'on désire n'a mené, ne mène, et ne mènera jamais à rien. Tu es libre Petit Homme, libre comme personne, mais tu n'es rien petit homme, rien comme personne. Le bord des trottoirs est affuté, rasant et tranchant en leur bout tes rêves qui se laissent couler jusqu'au égoûts pour tenter de te montrer que les désirs finissent souvent dans le caniveau. Petit Homme n'apprend pas à limiter tes désirs, car rêver est l'unique liberté sans fin, sans but. Tu as besoin de voir le monde dans son entité, de voir la Terre et non ta terre, de voir les hommes et non toi le seul homme, de voir la vie et non ta vie, de voir la nature et non ta nature. Tu devras te lever un matin, et espérer l'amour, l'espérer du plus profond de ton âme, l'espérer de ta raison, de ce qui doit être fait, accompli comme l'aboutissement d'une vie. Fonder une famille sans amour est comme vivre une vie sans contrainte, elle court à la perdition et à l'absence même de raison d'être. Tu n'es pas malheureux puisque tu fais ce que tu veux, tu n'es pas heureux car tu sais que ce que tu fais ne t'apporte que le faux, c'est un miroir que tu vois devant tes yeux et tu apprécies. Tu apprécies l'image constante que te renvois le monde. Pourtant Petit Homme, il existe dans les rues six milliards d'êtres que tu croises et que tu ignores, six milliards d'êtres qui chaque jour se contraignent à une vie dure, de labeur, de souffrance et d'amour. Qui se contraignent à vivre. Tu les ignores pour ne pas voir qu'ils ont raison, tous ces gens, de souffrir leur amour, de souffrir leur peine, et de se faire violence face à la facilité des envies. Réaliser ses rêves c'est se fuir, c'est fuir sa vie et tout ce qu'elle représente. Tu ne dois pas réclamer la peine ni la souffrance Petit Homme, tu dois l'accepter, la prendre comme elle est, et l'avaler d'un trait. Même si tu sais que cette fois la pilule ne passera pas, ce n'est pas pour autant que tu enfanteras des haines absolues ni des destructions de ton être. Toute peine se comble, toute tristesse se noie, et un jour Petit Homme, tu seras heureux, sans même savoir pourquoi, simplement, heureux, sans d'autre raison que celle de l'être sans raison.

Petit Homme un jour deviendra grand
Des espoirs déçus naitront des amours violents
Des peines de coeur, un apprentissage.
Un jour Petit Homme tu auras l'âge.

L'âge de jouer dans la cours des grands
Celle pleine de rêves et d'idées d'enfants.
Tu ne seras pas dupe, seulement sage
De croire à la raison, d'y croire sans rage.

Il faut admettre et s'incliner
Pour vivre et pouvoir aimer
Faire des compromis et y croire
Aux passions, à ton histoire.

Arrêter de réaliser ses désirs
De croire à l'unique plaisir
Le vrai n'existe pas dans le beau
Ce qui est doux et bon n'est que faux.

Le monde te parait parfois coloré
Accueillant et animé
C'est l'image que tu lui donnes
Il faudrait que tu te pardonnes.

Ce n'est pas ta faute
Il faut se l'avouer
Tu ne l'as pas demandée
Cette vie sans hôte.

Petit Homme ta mère est morte
Ton chien dort et ta femme pleure
Petit homme arrête toi et compte les heures
Ne toque plus à cette porte.


Ce
N'est

Pas
Ma
Faute.

Mardi 7 octobre 2008 à 19:54

"
Nous conduisons notre vie, comme nous conduisons notre amour. D'abord enjoué, connaissant la joie de l'expérimenter, nous la pensons, nous le pensons unique, et inaltérable, intouchable. Nous faisons de notre mieux pour les élever au plus haut point, et qu'ils deviennent la concrétisation de nos rêves. Mais l'un comme l'autre, connait une fin, souvent prématurée, qui marque aussi une chute d'espoir. Nous nous battons, bon gré mal gré, pour faire de notre vie et de notre amour, quelque chose de durable, quelque chose de bon, quelque chose dont les souvenirs une fois la fin approchant, seront appréciables et agréables à se remémorer. Sachant pertinemment que tous deux connaitront une fin, nous continuons à les vivre, et à les désirer plus que tout autre chose. Ce qui est éphémère, apparait alors, comme ce qui est essentiel. On dit parfois "je serais peut être mort demain" et pourtant rarement on entend dire "je ne t'aimerais peut être plus demain". Alors que, quoi que j'en sache, et quoi que j'en comprenne, l'amour ne prend pas tout son temps pour partir, mais comme toute fin, elle a lieu du jour au lendemain. Le jour où le regard, les mots, la personne, ne sont plus les mêmes qu'hier. Cette fois où, au réveil, on ne voit pas celui ou celle qu'on aime, mais celui ou celle qui prend trop de place dans le lit. Ce n'est plus celui qui nous éclaire nos matinées, mais celle qui nous cache la télé. Ce n'est plus celui qui nous fait rêver, mais celle qui nous endort avec toutes ces histoires pendant sa journée. Les choses n'ont pas changé, non, elles sont toujours les mêmes, la personne que tu as en face de toi porte bien le même prénom, le même nom, et se conduit avec la même attitude. Ce que tu prenais pour un joli défaut, aujourd'hui te fait grincer des dents. Lorsque tu le vois à la fenêtre, et que ce n'est plus celui que tu aimes, mais celui qui te cache la lumière du jour. Lorsque tu te couches le soir, et ce n'est plus celle qui t'attendrit et que tu désires, mais celle qui ne fait rien de ses journées, ne te comprends pas, et ne t'écoutes pas. Sentez-vous partir, en vous, glisser hors de votre coeur, un si doux sentiment, une si énorme passion? Surement non, et ce ne sera jamais le cas. Jamais vous ne sentirez s'effiler votre amour, partir en petit morceau, se disséminer dans votre tête, seulement un matin, un midi ou un soir, vous le chercherez, au plus profond qu'il puisse être, et ne trouverez qu'ennuie, rancœur, amertume, et vide. Il peut prendre tout son temps pour s'installer, il part plus vite qu'il ne se consume.

Votre amour
Leur amour
Ton amour
Mon amour
Partiront, bien trop vite, aujourd'hui, demain, un jour.
"

Dimanche 29 juin 2008 à 4:46



Je sais que vous dormez, mais pas moi. On ne change pas les bonnes vieilles habitudes. Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour ne plus jamais avoir besoin de dormir. C'est un don du ciel, ceux qui peuvent ne dormir que très peu, c'est un don du ciel, pour qu'ils puissent accomplir un tas de choses. Alors je force ce don, pour qu'il me vienne.

L'espace d'un instant je suis le roi du monde.

C'est difficile de se rendre compte de notre addiction, de notre dépendance, de nos actions mécaniques, bonnes ou mauvaises, mais tellement répétitives et fréquentes que dans les deux cas elles en viennent à nous sembler plus que normales, non pas vitales, mais essentielles.

Après le Petit Homme, après Madame, et après le Géant de la Tour, je vous présente quelqu'un d'autre.

Tu es l'actrice de ta vie, tous les matins, tu joues. Non pas un rôle, tu es bien toi. Tu ne mens pas sur ta personnalité, sur rien. Tu es franche, mais tu joues un rôle, parce que tu joues une pièce. Tous les matins, tu effectues les mêmes actions, vitales, tu te lèves te laves te nourris; mais toutes les nuits aussi, tu es cette actrice. Tout ce répète pour toi. La même heure le même lieu le même corps ; le temps le lieu la cause le but, pourtant ce n'est pas la même ville, ce n'est pas la même personne, et il est plus tard que jamais. Existe t-il pourtant une vraie différence avec le reste? C'est toi qui décide. Tu marches sur la même moquette, ou le même carrelage que les autres fois, et tu passes dans le même couloir ou la même cuisine que les autres fois, et tu franchis la même porte ou presque que les autres fois. La poignée est certes différente, ronde carrée ou octogonale, en plastique en fer doré ou en argent, la porte rouge verte bleue avec des posters, en bois en verre avec ou sans cadre. C'est toujours la même porte, car elle mène toujours au même endroit pour faire la même chose avec les mêmes gens. Puis tu t'allonges sur le même lit ou sur le même sol, qu'importe, c'est du pareil au même. Les draps ou la moquette sont toujours plus ou moins doux, puis c'est toujours la même scène; qui se répète inlassablement et sans fin: tu ne fais rien, et tout arrive de la même manière ; tu ne fais rien et tout arrive de toutes manières.

Alors vient le froid. Comme le froid du matin que tu ressens sur ton visage quand tu sors de chez toi pour aller prendre ton bus jaune qui t'amène dans ta belle école privée qui coute chère à tes parents, qui eux, tous bons qu'ils sont, pensent que là-bas on t'apprends la vie, on t'apprends à vivre, alors qu'on t'apprends seulement à arrondir les coins pour que tu rentres mieux dans un bel endroit douillet et heureux qui s'appellent allègrement Le Moule. Tous les matins, le même trajet, le même bus, les mêmes gens, les mêmes mots, les mêmes idées, les mêmes phrases, les mêmes baisers, les mêmes déceptions, les mêmes souffles d'ennui. Comme tous ces matins, où il fait froid, dans des draps blancs, de grands draps blancs où les amoureux se perdent dedans. Ils courent les yeux ouverts et s'amusent, ils s'embrassent alors dans de grands draps blancs et doux qui caressent leur peau. C'est ce que tu as vu dans la pub. Toi, le matin, ce ne sont pas les draps de la pub qui t'enveloppent. Des draps froids, froids d'une absence, l'absence d'un corps, d'un esprit, d'une idée, et d'un souvenir. C'est la même scène qui se joue, tu répètes ta pièce. La mise en scène diffère, donc les décors changent, les acteurs aussi, mais au fond, ce sont les mêmes répliques, les mêmes mimiques, les mêmes gestes. Des acteurs différents ou non, on ne réinvente pas le rôle de l'Homme dans ta pièce, tu le connais par coeur. La pièce ne pourra jamais s'arrêter, car tu es l'actrice principale, celle pour qui les autres acteurs viennent jouer. Tu répètes alors les mêmes répliques, les mêmes scènes tous les jours, tous les matins. Tous les matins pourtant tu oublies ton texte, tu oublies la scène que tu as joué il y a seulement quelques heures, tu accuses les autres, mais rien y fait, tu ne sais rien. Tu ne sais rien. Tu ne sais rien et tu penses que c'est tant mieux. Tout a disparu dans les draps qui sont désormais tâchés, qui sont désormais brulés, par le péché de chaque nuit, de chaque soir, de chaque fois, de chaque temps, de chaque temps, de chaque fois. Pourquoi?

Si seulement tu savais pourquoi. Car pour tous :

Tu es le sel de la Terre, et le bleu du ciel. L'enfant unique et multiple, prodigue. De toi vient l'espoir, l'espérance, la confiance, la liberté, et le futur. Tu es les rêves des femmes d'âge mûr, et celui des hommes lubriques, en toi réside la beauté, l'avenir, le désir, et le passé refoulé. Le monde te voit tous les jours te lever, te laver, manger, partir, sortir, jouir, dans les rues et les maisons aux alentours. Tu peuples chaque infante, petite fille, fille, ado, femmes, vieilles, du monde entier. On te trouve dans leur corps et dans leur tête. Tu te trouves dans leur peau et dans leur cerveau, et tu ne les quittes jamais.

Tu portes tes grandes robes à fleurs qui s'appellent: la première fois naïveté, la seconde faux-espoir, la troisième faiblesse, la cinquième alcool, la douzième tristesse, la septième amour. La treizième, la quatorzième, la quinzième, la seizième, et toutes celles que tu as oubliées. Tu les portes, à tour de rôle, suivant les nuits, suivant les envies, tu aimes te parer d'elles comme d'excuses. Parfois tu portes l'oubli, il est seyant, il serre un peu et ne tient pas très chaud, mais il te va si bien. Il est beau même s'il ne ressemble à rien. Parfois tu accuses une autre robe, la cinquième, la douzième, toutes à la fois! Et on te croit. Vilaines robes, vilaines. Pourtant, ces robes tu ne les portes que le soir, qu'au regard d'inconnus, et jamais devant toi même ou ta famille. Personne ne te voit porter tes belles robes de soirées, qui brillent et te transforment en princesse passé minuit. Tu es belle, et tu tournes sur toi même jusqu'à tomber, la tête qui tourne, le corps qui tourne. Tu te sens faible, la robe te sert un peu, alors tu l'enlèves, mais tu la remettras demain, c'est sur. Tes souliers rouges scintillent, ils ont de petits diamants qui font de la lumière sur les murs. Tes grands yeux bleus, noirs, verts, regardent les murs. Tu ne sais pas encore où tu es. Peut être que tu ne le sauras jamais. Tu ne sais plus quoi penser, alors tu préfères t'arrêter. Oh oui Petite Fille tu as grandit, oh oui Petite fille les poupées sont jolies. Tu n'es pas une poupée pourtant, tu ne dois pas l'être, tu ne dois pas te transformer en poupée de cire Petite Fille, car papa maman croient en toi comme les athées croient en Dieu: par nécessité, par besoin de croire dans un espoir salvateur qui nous sauvera du mal, de la solitude, des repas findus pour célibataire, et de la branlette devant la télé. "Apprends moi Madame à ne pas être une poupée" mais tu sais bien Petite fille, que Madame veut que tu sois toi aussi Madame, et Madame, elle aussi, à été une poupée, donc tu en seras une de même. Madame rêve de te voir réussir, grandir, passer et dépasser les autres. Devenir une grande femme. Tout ce qu'elle fait te transforme pourtant en Madame. Madame ne pense pas à toi, elle pense à la future toi, et elle oublie que tu as un passé, et surtout un présent.

Petite fille, Petite Fille regarde moi
Petite fille ne pleure pas, cette fois.
Le soleil se lève sur de grands draps blancs
Ce sont les nôtres pas ceux du vent.

Tu t'es couchée sous mon corps
Et réveillée à l'aurore
Sous les draps, dans mes bras
Je ne partirais pas cette fois.

Car tu es venue sans porter de robe à fleurs
Tu étais vêtue d'un sourire et de peur
Mes draps portent ta trace
Mais auprès de moi il y a de la place.

Tu as vu tous les plafonds du monde, tu sais que la terre est ronde. Mais tous les plafonds du monde, ne t'ont pas fait voir que la Terre s'effondre.

Pourtant tu reporteras tes robes
D'autres nuits, d'autres opprobres.
Petite fille tu l'es dans les esprits
Des mes bras, dans mon lit.

Petite Fille un jour tu grandiras, et tu deviendras Madame ou tu ne deviendras pas. Tu auras mis fin à tes jours en serrant trop fort une robe, et en déchirant la septième. Involontairement, tu as essayé de superposer différentes robes, et ça l'a totalement abîmée, et toi avec. Ca t'a fait mal, tu as souffert, c'est ta faute aussi. Alors lorsque tu seras Madame, et que tu connaitras le géant de la Tour, tu te souviendras du temps où tu étais Petite Fille, et tu le regretteras, car être Madame change bien de porter des robes. Tu lègues les robes pour le tablier. Le tablier blanc et bleu que ton pantin t'a offert, n'est-il pas beau et seyant? Il te va à merveilles. Je te salue Petite Fille, comme tu salues les années passées une fois Madame. Je te salues Petite Fille, comme tu salues les corps qui partent le matin. Je te salues Petite Fille, pleine de grâce. Pupille des nations.

La suite s'écrira sur tes mains sur tes doigts
La suite s'écrira ou ne s'écrira pas.
Tu aurais pu l'écrire à deux
Mais à un il vaut mieux.

Petite fille future Madame
Je te salue bien bas
Je vous présente mon âme
Faites en bon usage cette fois.

Attention à ne rien froisser
De vos doigts ensanglantés.
Attention à ne pas tâcher
Par vos gestes oubliés.

Voilà la robe déchirée
Tu l'auras bien méritée.
Celle qui avait couté si cher
A ton corps, à ton cœur de fer.

Avec toi je suis au plus bas
Je ne vois rien de là
Mis à part tes pieds
Que tu me demandes d'embrasser.

Serre moi dans tes bras
Raconte moi tout bas
Les histoires passées
Les contes de fées.

Petite Fille réveille toi
Il est l'heure d'aller travailler
Je ne le ferais pas pour toi
Tu es Madame désormais.

Tu ne te réveilles plus dans les mêmes draps
Ceux là sont à toi pour une fois
Tu les reconnais très bien
Ceux sont ceux de ton pantin.

Voilà vingt deux ans que tu es là
Couchée dans ses blancs draps
Il t'a fallu cligner des yeux
Pour gagner vingt deux.

Le temps est gris aujourd'hui
Ne trouves tu pas Petite Fille
Demain ce sera aujourd'hui
Il fera gris tu le sais Petite Fille.

Je t'embrasse sur le front
Tu fermes les yeux pour de bon
Voilà pourtant ton tablier
Tout ça pour finalement me quitter.

La septième robe reste déchirée
Jamais tu ne voudras la recoudre
La septième robe tu l'as oubliée
Comme un coup de foudre.

Je ne pourrais plus t'embrasser
Plus jamais.
Je ne pourrais plus te regarder.
Plus jamais.

Quand sur toi pèsera le temps et l'avenir, quand sur toi s'accumuleront les robes que crée le temps.

je t'aime Petite Fille.

Du pareil au même.
Du pareil au même.
"

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