Samedi 22 août 2009 à 2:39

Summertime.

Le bonheur est une alliance,
Le futur une préférence.
J'aime mon absence
Mon esprit sans sens.

Rien ne perdure, tout survit.

L'âme atteint des sommets. Je ne touche plus Terre, mon esprit se confond avec l'air, avec la nature, avec l'amour. Je n'existe plus, mon corps devient l'esclave de mon âme. Je ne suis plus rien, j'écris, je suis ce que j'écris, je suis mes mots, je suis cette histoire, ce personnage, je ne suis rien, je suis l'absence d'humanité. L'élévation à l'art, toucher au suprême,  l'immortel. Je suis et j'existe le temps d'une transcendance, pour disparaitre et me manifester dans une semaine, un mois, un an. Je quitte ton corps esclave, pour habiter celui de biens d'autres. Je suis la souffrance de la vie, je suis insupportable.

La vie n'est pas une fatalité.

En moi résonne un mal sourd, qui me prend aux tripes, et m'empêche de dormir le jour et de jouir la nuit.

Dimanche 16 août 2009 à 16:46



Il me faut toujours un certain temps pour comprendre certaines choses. J'ai une sale tendance à me renfermer sur moi-même, à ne parler qu'à moi-même, à ne jamais exprimer mes pensées les plus absurdes et à me restreindre quand on ne me demande que de me libérer.
C'est cela être un homme, et les espoirs qu'ils placent dans les femmes sont tous les mêmes.

"
Je ne sais pas raconter les histoires, vous le savez bien. Je ne suis pas quelqu'un qui aime ou qui sache conter sa vie, faire d'une chose insignifiante une fresque romanesque. Je ne sais dire les choses que telles qu'elles sont, avec une clarté et une franchise qui me sont souvent reprochées. Je ne manque pas de tact, je n'en ai tout simplement pas. Les évènements ne sont pas pérennes, il me faut les revivre pour les retranscrire avec un minimum de perfection.

Je ne sais pas par où commencer, c'était il y a longtemps, bien avant de vous rencontrer, il m'est arrivé de côtoyer d'autres femmes. Je les aimais comme un enfant, sage et distrait, donnant tout en ne prenant rien, capricieux et volubile. Je m'attachais à elles en craignant toujours cette fin prématurée où elle et moi, d'un commun accord forcé, nous nous séparerions. Je vivais heureux, bercé par les endorphines, les yeux encore embués de plaisir la tête pleine de projets. J'ai demandé en mariage des dizaines de femmes, et aucune n'a jamais refusé, mais les jours passant, ma demande s'amoindrissait à mesure que mon amour s'effilait entre leurs doigts.

Je ne sais pas quel jour, ni quel mois, si ce fût brusque, ou simplement latent, comme si j'avais recouvré la mémoire ou si j'avais enfin compris ce qui depuis si longtemps me paraissait inacceptable et inaccessible. Je voyais cet homme, et je pensais à celle que j'aimais à cet instant. Je l'écoutais parler, dire des énormités, je le voyais agir comme un homme, brusque et soudain, violent et se complaisant du terrestre, et d'ailleurs dangereux. Je le voyais, et je m'observais à travers ses yeux, j'avais sa vue embrouillée par l'alcool, mais j'étais encore capable de me discerner dans son marasme d'idées sans suite.

Je ne sais pas ce que j'ai d'abord ressentit, sûrement de la honte, puis de la pitié, une grande pitié sans limite, en m'observant. Je n'étais qu'un être frêle, qu'une femme dans un corps d'homme, qu'un intellectuel de seconde zone. Même à travers ses yeux, je voyais que tout mon être n'était pas à sa hauteur, que dans notre société, je valais mieux que cet homme, que ce cobaye de l'existence qui souffrait jour et nuit. Pourtant je voyais bien d'autres souffrances, je n'étais rien ni personne, dans ce monde d'affiliations, de relations, je m'isolais et me cloitrais en moi-même pour mon plus grand plaisir. Ce regard hébété, embrumé par tant de substances illicites me révélait mes faiblesses, mes incapacités, celles que je ne pourrais jamais changer même en un millénaire. Dans ces iris, je n'étais plus apte, plus capable de continuer ainsi, à me mentir, et à me voir au-dessus alors que je n'étais qu'à côté du reste du monde. 

Je ne sais pas comment m'est venue cette idée, ma compagne actuelle, m'a traversée l'esprit, et j'ai ressentis un froid glacial, de ceux qui s'apparentent bien plus à une vérité insupportable à entendre qu'à un mauvais pressentiment. J'avais perdu cette femme dans les bras de cet homme, mon esprit l'avait fait apparaitre près de lui, comme une amante de toujours. Je les voyais s'entendre, s'aimer, simplement, bien plus simplement qu'avec tout ce que j'avais à lui offrir. Je n'ai pas souffert de son départ, juste de ses raisons. Elles étaient toutes indéniables, toutes plus claires les unes que les autres. Quand bien même elle ne serait pas partie, je l'aurais forcée par différents moyens. Mon esprit venait de me faire ressentir la douleur d'une rupture qui n'avait pas encore eu lieu.

Je ne sais plus à quel moment je suis sortis de cette torpeur, où je suis resté bien trop longtemps. Je voyais s'ériger devant moi l'homme, au sens primaire du terme, celui qui ne vit que pour survivre. Il s'élevait tout en s'enfonçant dans des discours incompréhensibles motivés par l'alcool. Je n'avais pas seulement réalisé que je n'étais plus rien, que j'avais tout perdu, mais la femme que j'aimais avec qui pendant tant d'années j'avais fomenté des projets d'avenir des plus sérieux et que je souhaitais voir se réaliser , ne m'aimerait jamais. Je n'étais pas un homme, et pour me consoler je pensais : je n'étais pas un homme pour elle.

Je ne sais pas ce qu'est devenu cet homme, à l'heure actuelle il doit être mort, ou dans l'état exact dans lequel je l'ai laissé il y a vingt ans. Je comprenais mes sentiments pour cette femme, je l'admirais, l'appréciais, pour tout ce qu'elle représentait pour moi. Tant de temps à jouir d'un présent serein et à bâtir un futur à deux, cependant mon coeur s'était endolori d'une vérité inavouable et inévitable. Elle pouvait me lasser de ses "je t'aime" de ses caresses et de son manque en mon absence, au fond, comme l'ombre des mots, se peignait une vérité que tôt ou tard, nous devrions affronter ensemble, et ce malgré toutes les conséquences que cela pouvait engendrer.

Je savais très bien une chose, c'est qu'elle refuserait catégoriquement tout ce que je pourrais lui dire, tout ce que j'avais pu ressentir. Elle n'oserait jamais reconnaitre un fait auquel elle n'a participé que dans ma tête. Elle aimait cet homme, lui ou tous les autres, tous ceux que je n'étais pas, tous ceux qui ne me ressemblait pas. J'étais gentil, plein d'affection et d'attentions, mais le reste n'était pour elle qu'un surplus qu'elle aurait préféré voir remplacé par cette masculinité, cette prise immédiate d'initiative, cette violence qui caractérise toutes les vies sauf la mienne. Je n'avais rien à lui offrir, et une fois les endorphines des premières années dissipées, elle verrait enfin qu'elle n'aimait pas un homme, mais un chien errant. Un chien sans autre maitre que l'absence, un chien qui court toute la nuit à la recherche d'un endroit où dormir sans être près de son ombre, un chien qui fuit, un chien sans âme.

     La vision de moi-même que j'ai eu cette nuit là n'a pas été une chute de très haut, toutes ces choses je les connaissais depuis assez d'années pour ne plus m'en lamenter. Tel l'ancien alcoolique qui certains soirs rechute et boit son dernier verre, tel la jeune adolescente difficilement fidèle qui se laisse porter, il y a des nuits où notre incapacité reprend le dessus et où il est impossible d'y échapper ; j'avais même arrêté de me trouver des excuses pour expliquer mes rechutes momentanées, je les acceptais comme des instants de lucidité. Mon insomnie provenait de ce que j'avais vu du futur, l'incompatibilité entre moi et son amour. Elle ne m'aimerait jamais assez, et cette prise de conscience fût pleine lorsque je compris que je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même.

     Je ressens toujours cette compassion pour ces personnes qui luttent certaines nuits contre elles-mêmes, sans jamais lâcher prise, mais qui finalement échouent. Perdre une bataille ce n'est pas perdre la guerre, ils continueront inlassablement à croire que tout est possible, qu'un changement adviendra. D'autres se voilent la face et refusent catégoriquement d'accepter, de concéder à leur âme cette faiblesse qu'ils se cachent par tous les moyens, pourtant ils continuent d'y céder. Je comprends le désarroi qu'ils ressentent lorsqu'une force supérieur à eux les condamne à user de cette faiblesse, cette force insatiable qui perdure à l'infini car elle est leur part d'humanité.

- Vous racontez de bien tristes histoires.

"

A n'a plus de phone.

Vendredi 14 août 2009 à 21:47

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J'écris un peu dans le train chaque matin, et mon cahier se remplit, il arrive bientôt à se fin. RIP

"
Je ne pense pas que le féminisme soit une bonne chose.

Les femmes se battent pour des droits, pour une reconnaissance sociale, et pour une égalité avec les hommes qu'elles n'obtiendront peut-être jamais, enfin c'est ce que j'espère. Les hommes ont derrière eux des siècles de liberté et de raisonnement qui manquent aux femmes, dont l'émancipation datent de tout juste cinquante ans. Ce serait comme relâcher dans la nature un animal qui depuis des milliers de générations a été domestiqué. Les chats ont compris la parade, ils restent dans un foyer, où on les nourrit, où on les soigne, et partent gambader, mais ils n'ont qu'un maître.
Notre société a ce grand avantage de la facilité qui est propre à notre époque, rien n'a jamais été aussi facile qu'aujourd'hui, que ce soit l'amour, le sexe, ou la drogue, ils se trouvent plus aisément qu'un ami. L'homme sait résister à ces tentations car il y a cédé, il y a de ça des millénaires, et c'est son avenir qu'il tente de bâtir, en reconstruisant la Terre, en soignant les malades et en aidant les pauvres. Les femmes ne sont encore que des enfants, des gamines gauches et curieuses, qui veulent découvrir par tous les moyens tout ce qu'il leur a été interdit pendant tant d'années. Elles ressemblent parfois à des adolescentes qui se battent pour un peu de reconnaissance, d'intérêt, alors qu'elles sont encore trop femme, pour être reconnue.
Les hommes ne doivent pas être là pour les protéger, pour les assister, la liberté de tous est un droit fondamental, mais une fois laissées à elles mêmes, d'aucune s'en sort véritablement: certaines succombent à la facilité de l'existence, accusant jeunesse, ivresse, faiblesse, quand d'autres refusent catégoriquement d'être apparentées à la gente féminine, et se transforment en simili homme, auquel il manque encore la raison, la sagesse, et cette capacité à se taire. Les femmes sont des êtres à part, qu'il est difficile de cerner pour un homme lambda, car la raison, le bon sens semblent souvent absents de ses démarches, de ses actions qui rappellent souvent celles de gamines attardées dans la fleur de l'âge.
Les femmes méritent autant de liberté que les hommes, cependant ces mouvements féministes réclament une déculpabilisation de tout acte néfaste qu'elles peuvent accomplir, qu'on porte sur leurs méfaits le même regard que sur ceux des hommes. C'est l'enfant qui réclame que justice soit faite, qu'elle est punie et pas lui. C'est cendrillon qui demande la permission de minuit mais laisse tomber sa culotte plutôt que sa pantoufle de vair. Le monde s'inverse, et des hommes se mettent à rêver de la princesse dans sa tour, qui a su sauvegarder un tant soit peu ce qu'il y a de plus beau chez une femme: qu'elle ne soit pas un homme.

Ce que je veux que tu comprennes Jade est en rapport avec ça: quoi que tu fasses, quoi que tu tentes, tu resteras toujours une femme.

Ensemble nous avons tout effacé, notre passé comme notre présent, nous sommes à présent vierges de nos anciens amours crasses, et nous débutons un nouveau pan de notre vie. Je suis là pour que tu m'écoutes, pour que tu saches quoi faire quand des choix s'offrent à toi ; pour t'éviter à tout prix que tu tombes dans cette idéologie archaïque d'une domination féminine dans un monde en perpétuelle reconstruction. C'est ce que nous faisons, nous reconstruisons sur des bases fraiches et nouvelles un amour pur. Tu n'es qu'une femme, tu n'es qu'un enfant Jade, sache aussi que tu es celle que j'aime, celle qui a su me comprendre et m'être fidèle sur tous les points. Jade tu es ma chance inespérée, tu es mon espoir fou, Jade tu es devenue au gré du temps, ma seule et unique réalité. C'est pour garder intact ce sentiment que j'éprouve pour toi, qu'il faut que tu m'écoutes.

L'infidélité, le mensonge, la moquerie, le bavardage, laisse tout cela à ces chiens des rues, incapables de concevoir un amour sans rebondissement et sans souffrance. Ces bêtes sans éducation qui choisissent toujours la facilité et se lamentent face à leur incapacité à surmonter la complexité qui caractérise les sentiments, la fidélité, et l'amour sincère. Jade nous n'avons rien surmonté ensemble, nous sommes nés l'un dans l'autre, et nous sommes encore à l'enfance de notre plaisir. Jade n'oublie pas que c'est dans un monde à part que nous vivons,et tu as accepté d'y vivre, sans d'autre contrainte que ta soumission à mes choix. Jade, jamais je ne t'utiliserais pour une raison personnelle, sans penser à toi d'abord, car ta vie est tout autant la mienne ; il en est ainsi car nous savons tous les deux que tu es encore incapable de prendre les bonnes décisions. Tu le pourrais sûrement Jade, mais il suffirait d'une fois, où ta volonté, où ton coeur, prendraient le dessus sur ta raison, et tu serais à jamais entachée de cette douleur qui caractérise tout ce qui nous entoure.

Comprends-moi bien Jade, avant de t'aimer j'ai longtemps côtoyé ces femmes errantes, perdues dans les méandres du plaisir, de la subversion, ou de la prétention, elles jouissaient d'un pouvoir inexistant sur le monde et sur leur vie qui n'était qu'une longue chute incontrôlée. Elles n'étaient que des cobayes, agissant comme bon leur semble, sur qui le reste du monde tentait des expériences auxquelles elles se soumettaient de bon coeur ne comprenant qu'à peine qu'elles étaient jouées. Elles souffraient et faisaient souffrir, elles étaient faibles et sans défense, mais paraissaient fortes et maitresses de leurs actes, mais on les jouait, on s'en servait tels des objets, sans vie et sans être. Ces femmes Jade ne sont jamais heureuses, elles ne vivent que la nuit, et se vendent, croyant prendre de l'expérience, et tout cela leur coûte leur âme. Il n'existe ni diable, ni démon, ni esprit, mais il existe des hommes et des femmes qui ont vendu leur âme pour une bouchée de pain, pour se sauver de situations inextricables dans lesquelles ils s'étaient eux-mêmes empêtrés. Jade, tu dois savoir que rien n'arrive pas hasard, le malheur des gens, leur souffrance vis à vis des autres n'est que le prix exorbitant à payer lorsqu'on se trahit soit même.

Je t'ai sauvée des eaux Jade, je t'ai éloignée d'un chemin de traverse surplombé par un ciel sombre. Je peux te le répéter autant que tu le veux Jade, tu es libre comme l'air ; si notre monde et notre amour ne te conviennent plus, vas t'en, tu ne me feras aucun mal. Tu redeviendras la chienne que tu étais à mes yeux la première fois que je t'ai rencontrée, et si c'est ce que tu désires, vas-y, enfuis toi.

Enfuis toi et souffre.
"

Des fois je me dis que je suis vraiment con.

Mercredi 12 août 2009 à 20:59



Je suis un soleil.

"
Dolorès, femme de mes nuits, femme à la petite vertu. Je ne dors que très mal, et c'est en pensant à toi. Certains hommes, certaines femmes ont tout abandonné, leur âme et leur chien, dans l'abîme du temps qui, ils le savent, ne résoudra rien mais les fera disparaitre.

Dolorès espoir de mes jours, sans qui je ne serais qu'un homme plein d'amour.


C'est la simultanéité des vies, ces droites parallèles qui m'obsèdent.
Que fait à présent cette personne?
Celle que je n'ai vu qu'une fois, celle que j'ai embrassée pour la première fois, celle qui m'a tout donné cette nuit là, celle que j'aimais autrefois?
Mon esprit se nourrit de souvenirs, ils évoquent un passé perdu dans les distraction du présent et les problèmes futurs.
Toi que j'aimais tant, qu'es-tu devenue sans moi?
Toi que je n'ai baisée qu'une fois, comment va ton mariage?
Ce n'est pas une réponse que j'attends. Les hommes et les femmes vivent en parallèle, et parfois, comme la chute des molécules, leurs chemins se croisent, se confondent, puis se séparent naturellement.

L'amour n'est qu'une erreur de parcours.
"

"
La souffrance est un jouet dont on doit apprendre à s'amuser, à se divertir, à en jouer.
L'ennui de trouver la souffrance a su se muer en un jeu, une partie de plaisir, où peu à peu, celle-ci est devenue ma distraction quotidienne. Nous ne nous quittions plus, Dolorès et moi, je commençais presque à redouter certaines de ses absences. Elle m'apprenait bien plus que tout être physique. Comme tout joujou, la lassitude succéda à l'engouement de la découverte, après quelques longs mois à la découvrir, à l'inspecter, à l'exploiter au maximum de ses capacités. 
Sa présence devint alors gênante, elle n'était plus désirée. Elle s'imposait du réveil jusqu'au coucher, dictait sa loi, tel un enfant trop capricieux. Le jeu s'est alors transformé en haine profonde et considérée. Dolorès n'était plus Dolorès, elle n'était plus que les réminiscences de son être, elle prenait ses aises, elle n'avait pas changé, elle s'était amoindrie pour devenir oppressante, violente, vile, comme une femme.
Je ne la supportait plus, cette fille des rues, cette fille des princes, qui réclamait mon âme.
Les jours passaient et je devenais l'instrument de sa propre distraction: le joueur devenait jouet. Je ne savais plus comment la faire partir, car j'étais incapable de me souvenir comment elle était venue. J'étais traqué, poursuivis, la seule rédemption que je trouvais était dans l'anéantissement de mon âme certaines nuits.

De cette rédemption je n'en sais que peu de choses, car je n'en ai que peu de souvenirs. Je ne vivais plus, je respirais, mais mon âme me quittait me permettant, un temps, de ne plus cotoyer Dolorès. Je fermais les yeux un instant, et les rouvrait dix heures plus tard comme réveillé d'un coma. Pourtant je n'ai jamais aussi peu dormi que ces jours où Dolorès ne savait pas où me trouver. Le manque de sommeil anesthésiait mon âme, et la crainte disparue, il lui était impossible de me localiser.

Dolorès, femme de mon âme, jouet gauche et violent aux manières enfantines.
Dolorès, enfant de mon enfant, distraction sans peine et bonheur de souffrir, apprendre avec plaisir.
Dolorès, enfant de ma femme, traque, poursuit, mon coeur, le jour la nuit, pour que mon âme meurt.
"

Vous savez quoi?
Je suis de bonne humeur ce soir, et vais me coucher tôt.

Dimanche 9 août 2009 à 2:40

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Il y a tellement de choses que je ne raconterais jamais.

"
Il fait nuit, depuis toujours. Le soleil et la clarté sont les rêves des fous. Il fait nuit depuis toujours, et les rares rayons que je crois apercevoir s'échappent de ma vue et s'infiltrent dans ma tête. Ces moments d'intense lucidité, ces moments de pure clarté. Ils ne durent qu'une milliseconde, et c'est déjà trop.

Les chiens hurlent dans la nuit, ils clament leur désespoir, leur solitude, ils vident leurs âmes. Les nuits de l'apocalypse les recouvrent, les rudoient, les amoindrissent à des sons, des hurlements que mon âme reproduit. Elle parle, tente de s'exprimer, de s'affirmer, malgré la cage qui l'entoure et le baillon sur sa bouche. Elle ne fait que mentir, critiquer, s'offusquer. Mon âme hurle à la lune, elle s'imprègne de l'air et chuchote comme elle peut ses incantations maléfiques qui résonnent dans ma tête. Elle s'exprime, et souhaite diriger ma vie. Je ne peux que la faire taire, il m'est impossible de la tuer sans risquer ma propre vie. Elle est prisonnière d'un corps qui ne lui obéit plus, depuis que celui-ci a trouvé un moyen de l'étouffer.

Mon âme, ce chien errant, la nuit parcourt les ruelles sombres, et vole pour se nourrir. Rien ne l'arrête, lorsque ces instants de clarté disparaissent, elle tente de reprendre le dessus. Elle pense savoir ce qui est le mieux pour moi, me connaitre comme si elle était moi. Mon âme, ma si douce âme qui dans mon enfance me laissait jouer sans me soucier de mon propre regard, désormais m'accuse des pires forfaits et les psalmodie comme les évangiles. Mon âme qui ne parle qu'à moi, mon âme qui n'est rien sans moi pense à sa sauvegarde, à son futur, et m'impose des choix que mon coeur et mon esprit refusent.

Mon âme, cette prostituée, qui selon le sens du vent décide où elle ira aujourd'hui sans but précis. Elle erre en moi, me rappelant relativement peu sa présence pendant un, deux mois, puis se manifestant tel un peuple oublié, pour reprendre ses droits, sur ce qui lui appartient, de droit. Elle se divise, se multiplie, s'additionne, et devient infinie. Je ne peux plus stopper mon âme, elle domine mon corps et tout ce qu'il contient, mon coeur, mon esprit, mon âme. Elle tente d'oeuvrer pour son propre bien, mais se vend, comme d'autres vendent leur corps, leur coeur, à qui voudra bien le prendre.

Les loups crient et marchent, ils prennent possession de la ville.
Nous sommes perdus.
Mon âme résiste.

J'admire le soleil se coucher, la lune se coucher, ma femme se coucher. Je n'aime que ce qui se couche. Ce qui s'endort, disparait, et annihile son âme.

Mon âme, cette pute, refuse de s'évaporer certaines nuits, et résiste, me tient éveillé, pour accomplir de grande chose que je rechigne à faire, que je gaspille pour la torturer une fois de plus. Je n'écoute jamais mon âme, car elle ne m'écoute jamais, la voix de la raison n'est jamais la meilleur, seulement la plus sombre. Je voudrais tuer mon âme, en finir avec elle, car il lui arrive de me vouloir du mal, ou de ne pas reconnaitre mon bonheur. Mon âme cette voix, qui me souffle que je ne sais pas être heureux, que si personne ne me comprends, c'est parce que mon coeur et mon esprit, ne me comprennent pas. Mon âme se souvient de tout, mon âme n'oublie rien: elle compte les occasions manquées, les joies gachées, et les tristesses aggravées. Mon âme ne patit pas, elle s'ampute à chacun de ses moments.

Et le soleil se couche et plus rien ne compte, les reflets ambrés dans mes yeux me donnent l'air malheureux. Je gaspille un temps que je trouverais précieux lorsque celui qu'il me restera ne sera plus que du gaspillage valeureux.

Je ne crois plus en un ailleurs, et je ne crois plus en rien. A ces forces supérieures, à ces Dieux, à ces sentiments inexplicables, inextricables. Mon âme m'a convaincu, elle est enfin parvenue à faire de moi son jouet, son enfant de choeur. Mon âme n'existe plus, est elle désormais moi, je suis mon âme. Je vis comme elle aurait voulu vivre, ce que je fus est désormais aussi loin que ce souvenir d'une possibilité salvatrice. Je ne crois plus en rien, et seule mon âme a su profiter de cet obscurcissement pour s'emparer de moi.

Mon âme, mon amour, celle qui ne me quitte jamais, qui ne me fait jamais faux-bond, celle qui se comprend elle même et panse les plaies que d'autres lui infligent ou qu'elle s'inflige elle-même. Mon âme sans ailleurs prend le dessus, et tout cela, personne ne le comprend ou ne cherche à le comprendre.

Bientôt beaucoup d'entre vous comprendront qu'il est déjà trop tard, et ce que vous conseillera votre âme sera la voix à suivre, et sûrement, la voix que vous suivrez. S'échapper d'un monde ne se fait pas seul, il faut d'abord que les autres le quittent.

"

Vous ne savez rien
Vous ne connaissez rien
Vous ne croyez rien
Vous n'aimez rien

Vous critiquez tout
Vous jugez tout
Vous maudissez tout
Vous haïssez tout

De moi.

Pour mon anniversaire, je veux une nouvelle âme!

Vendredi 7 août 2009 à 21:41

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"
Les femmes c'est égoïste. Les hommes ne le sont pas autant. Tout est une question d'équilibre, ne pas être trop proche, ne pas être trop loin. De toutes façons, il y a en des milliers de femmes.
"
Et il n'existe qu'un homme.

" La bouche d'une femme américaine est l'endroit le plus infecté du monde."

Je fais des cauchemars et me paluche sur Miley Cyrus.

Jeudi 6 août 2009 à 19:34

Je change un peu de point de vue.
Qu'est-ce que je deviens?
Vieux? Bête?
Etrange.
Très étrange.
Quel âge ai-je?
Quel âge as-tu?

Acronyme:
JSUYFM

Joyeuse sincérité, ubique est Ysengrain, le froid de mai.

Mardi 4 août 2009 à 21:45

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Personne n'est (comme) moi, et ça me fait royalement chier.

Je crois que certaines personnes détiennent une sorte de vérité. Par une sorte, entendez un des multiples genres sous lesquels la vérité se divise. Nous vivons tous dans notre monde aurait dit Kafka, et chaque monde a sa vérité propre. Notre but dans la vie, nos rêves, notre conception de l'amour etc. Toutes ces idées que nous prenons pour communes mais qui sont essentiellement les nôtres. Tous se pensent exceptionnels, et tentent invariablement de satisfaire les besoins incessants du monde dans lequel ils vivent.

Mon monde parait de plus en plus imperméable, non pas face à une réalité économique, sociale, qui n'est finalement qu'un ensemble de monde joints, ceux des plus grands comme des plus faibles ; mais davantage face aux mondes qui m'entourent. Je ne peux défendre des idées qui dans leur monde, s'apparente bien plus à des mensonges qu'à des dérives de vérité. Je suis un menteur et je ne vois pas, je ne comprends pas, la réalité.

Les années passent et la pression de l'unanimité se fait de plus en plus forte. Jamais personne n'a essayé ni même voulu faire vivre une seconde de plus mes vérités, et sauvegarder ainsi le monde qui les contenait. Avec ce monde s'écroule mon être que j'ai mis un peu trop longtemps à bâtir, être encore frêle et mal assuré. Je n'ai rien à reprocher, rien à avouer, la destruction de mon âme ne fût une épreuve douloureuse seulement dans les premiers temps, aujourd'hui, elle panse ses plaies en appréciant les vérités environnantes.

Mais quelqu'un qui meurt existe toujours, dans les coeurs, dans les esprits. Le souvenir de mon âme survit et surgit parfois dans des moments d'intense solitude, où l'unanimité, la raison, et le sens commun ne sont plus que des mots étrangers. Les voix parlent à nouveau, sans être rancunière, et reprennent leur travail journalier: elle me disent quoi faire, quoi penser, quoi écrire. Ces voix partagent mon monde, elles seules comprennent, entendent, savent mes pensées, et même si elles sont moi, je ne saurais les reconnaitre.

Je ne peux pas blâmer la mort prématurée de mon âme, car j'en suis le seul meurtrier. Qu'importe mon environnement, les qu'en dira-t-on, les influences diverses, ce sont mes mains qui sont à l'origine de son étouffement. Je regrette seulement d'être si jeune, vivre la mort d'un proche lorsqu'on est à peine en âge de raisonner est harassant de douleur. Je ne connais plus la paix, but de mon ancienne vie, je ne connais plus ces rêves d'ailleurs. J'ai assassiné la part de mon être dont j'étais fier, l'unique part de mon être.

Il me faudra encore quelques temps pour être définitivement en rémission, mais je ne m'inquiète pas trop, cela viendra bien plus rapidement que je ne le pense. La souffrance qui s'amenuise peu à peu me rappelle seulement le départ d'un être cher, qui paradait certains soirs, certaines nuits, et qui m'accordait un tant soit peu cette fierté, qui assouvissait cette envie d'être encensé, que ce soit par les autres ou bien par soi-même. Je suis à nouveau en bas de l'échelle, d'où me guettent des hommes et des femmes dont j'essaye de pénétrer le monde, et ce avec la plus grande difficulté tellement mon ancien monde est un handicap dans le nouveau.

Je suis alors aux antipodes de ce que j'ai pu être, parce que mon âme n'a pas su résister à l'acharnement de millions vérités trop lourdes et trop absurdes, véhiculées par la terre entière. J'ai abandonné celle qui avait su me consoler toutes ces nuits d'hiver, qui avait éclairé tous ces moments trop sombres dans lesquels tombait mon esprit, et qu'il ne connaitra plus jamais, comme la paix.

La vérité est morte
Vive la vérité.

Vivre la vérité

Dimanche 2 août 2009 à 0:55

La nuit, toutes les âmes sont grises.

J'espère un jour accomplir assez pour me rassurer.

Bâtir, un monde, ma vie.

Dormir la conscience tranquille.

L'âme en paix.

Le coeur au repos.

Les yeux fermés.

Nettoie ce qui n'est pas toi
Souffle la poussière sur toi
Éteins la lumière
Regarde les ombres
Qui errent

Je veux bien faire la belle, mais pas dormir au bois
Je veux bien être reine, mais pas l'ombre du roi.

Quand je doute
Quand je tombe
Quand parfois je ne suis pas.

J'étais là
Et je n'ai rien fait.
"

Samedi 1er août 2009 à 2:45

Parfois.

Promis, un jour, je vous expliquerais.

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