Dimanche 9 août 2009 à 2:40

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Il y a tellement de choses que je ne raconterais jamais.

"
Il fait nuit, depuis toujours. Le soleil et la clarté sont les rêves des fous. Il fait nuit depuis toujours, et les rares rayons que je crois apercevoir s'échappent de ma vue et s'infiltrent dans ma tête. Ces moments d'intense lucidité, ces moments de pure clarté. Ils ne durent qu'une milliseconde, et c'est déjà trop.

Les chiens hurlent dans la nuit, ils clament leur désespoir, leur solitude, ils vident leurs âmes. Les nuits de l'apocalypse les recouvrent, les rudoient, les amoindrissent à des sons, des hurlements que mon âme reproduit. Elle parle, tente de s'exprimer, de s'affirmer, malgré la cage qui l'entoure et le baillon sur sa bouche. Elle ne fait que mentir, critiquer, s'offusquer. Mon âme hurle à la lune, elle s'imprègne de l'air et chuchote comme elle peut ses incantations maléfiques qui résonnent dans ma tête. Elle s'exprime, et souhaite diriger ma vie. Je ne peux que la faire taire, il m'est impossible de la tuer sans risquer ma propre vie. Elle est prisonnière d'un corps qui ne lui obéit plus, depuis que celui-ci a trouvé un moyen de l'étouffer.

Mon âme, ce chien errant, la nuit parcourt les ruelles sombres, et vole pour se nourrir. Rien ne l'arrête, lorsque ces instants de clarté disparaissent, elle tente de reprendre le dessus. Elle pense savoir ce qui est le mieux pour moi, me connaitre comme si elle était moi. Mon âme, ma si douce âme qui dans mon enfance me laissait jouer sans me soucier de mon propre regard, désormais m'accuse des pires forfaits et les psalmodie comme les évangiles. Mon âme qui ne parle qu'à moi, mon âme qui n'est rien sans moi pense à sa sauvegarde, à son futur, et m'impose des choix que mon coeur et mon esprit refusent.

Mon âme, cette prostituée, qui selon le sens du vent décide où elle ira aujourd'hui sans but précis. Elle erre en moi, me rappelant relativement peu sa présence pendant un, deux mois, puis se manifestant tel un peuple oublié, pour reprendre ses droits, sur ce qui lui appartient, de droit. Elle se divise, se multiplie, s'additionne, et devient infinie. Je ne peux plus stopper mon âme, elle domine mon corps et tout ce qu'il contient, mon coeur, mon esprit, mon âme. Elle tente d'oeuvrer pour son propre bien, mais se vend, comme d'autres vendent leur corps, leur coeur, à qui voudra bien le prendre.

Les loups crient et marchent, ils prennent possession de la ville.
Nous sommes perdus.
Mon âme résiste.

J'admire le soleil se coucher, la lune se coucher, ma femme se coucher. Je n'aime que ce qui se couche. Ce qui s'endort, disparait, et annihile son âme.

Mon âme, cette pute, refuse de s'évaporer certaines nuits, et résiste, me tient éveillé, pour accomplir de grande chose que je rechigne à faire, que je gaspille pour la torturer une fois de plus. Je n'écoute jamais mon âme, car elle ne m'écoute jamais, la voix de la raison n'est jamais la meilleur, seulement la plus sombre. Je voudrais tuer mon âme, en finir avec elle, car il lui arrive de me vouloir du mal, ou de ne pas reconnaitre mon bonheur. Mon âme cette voix, qui me souffle que je ne sais pas être heureux, que si personne ne me comprends, c'est parce que mon coeur et mon esprit, ne me comprennent pas. Mon âme se souvient de tout, mon âme n'oublie rien: elle compte les occasions manquées, les joies gachées, et les tristesses aggravées. Mon âme ne patit pas, elle s'ampute à chacun de ses moments.

Et le soleil se couche et plus rien ne compte, les reflets ambrés dans mes yeux me donnent l'air malheureux. Je gaspille un temps que je trouverais précieux lorsque celui qu'il me restera ne sera plus que du gaspillage valeureux.

Je ne crois plus en un ailleurs, et je ne crois plus en rien. A ces forces supérieures, à ces Dieux, à ces sentiments inexplicables, inextricables. Mon âme m'a convaincu, elle est enfin parvenue à faire de moi son jouet, son enfant de choeur. Mon âme n'existe plus, est elle désormais moi, je suis mon âme. Je vis comme elle aurait voulu vivre, ce que je fus est désormais aussi loin que ce souvenir d'une possibilité salvatrice. Je ne crois plus en rien, et seule mon âme a su profiter de cet obscurcissement pour s'emparer de moi.

Mon âme, mon amour, celle qui ne me quitte jamais, qui ne me fait jamais faux-bond, celle qui se comprend elle même et panse les plaies que d'autres lui infligent ou qu'elle s'inflige elle-même. Mon âme sans ailleurs prend le dessus, et tout cela, personne ne le comprend ou ne cherche à le comprendre.

Bientôt beaucoup d'entre vous comprendront qu'il est déjà trop tard, et ce que vous conseillera votre âme sera la voix à suivre, et sûrement, la voix que vous suivrez. S'échapper d'un monde ne se fait pas seul, il faut d'abord que les autres le quittent.

"

Vous ne savez rien
Vous ne connaissez rien
Vous ne croyez rien
Vous n'aimez rien

Vous critiquez tout
Vous jugez tout
Vous maudissez tout
Vous haïssez tout

De moi.

Pour mon anniversaire, je veux une nouvelle âme!

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