Jeudi 6 novembre 2008 à 18:38



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Longtemps, j'ai cru qu'on le devenait au réveil, subitement. Un soir on se couche hétérosexuel, et le matin suivant on se lève et on est homo. A vrai dire, je ne savais pas exactement ce que c'était à cette époque là, les rares explications que j'avais étaient les commentaires de mon père qui me disait que tous ces hommes n'étaient que des drogués pervertis et que le monde tournait mal. Pourtant aujourd'hui il a changé de discours, je ne pense pas qu'il me voit comme un drogué perverti, du moins j'espère.
J'ai souvent cherché des causes, des raisons, le pourquoi du comment, j'ai lu un tas de livres mais aucun ne m'a éclairé. J'entends souvent dire que ça vient de l'éducation, d'un traumatisme. Je me rappelle très bien de tous les traumatismes que j'ai subit durant mon enfance, le premier je devais avoir huit, j'ai vu mes parents faire l'amour, pendant dix minutes puis je suis partis, et la fois où j'ai vu ma mère dire à mon père qu'elle allait divorcer, et cinq minutes après la seconde fois où j'ai vu mes parents faire l'amour. J'en ai eu beaucoup d'autres, la première fois où j'ai vu le roi lion, la première fois où j'ai entendu mozart, la première fois où j'ai entendu nirvana, la première fois où j'ai lu ratus, la première fois où j'ai lu Nietzsche.
C'est en grande partie Nietzsche qui m'a aidé, il a écrit "Deviens qui tu es." Ces quelques mots ont pour ainsi dire changé ma vie. Je n'ai jamais eu de problème pour dire à mes amis que j'étais homo, mais chaque fois que je voulais le dire à mes parents, c'était la mauvaise fois. Mon père n'est pas stupide, il le savait bien avant que je lui dise, mais il attendait que je lui annonce pour qu'enfin il soit fier de son fils, de son fils qui s'assume.

Dans une vie il y a un tas de grands moments, d'après moi dans la vie d'un homosexuel encore plus. Le jour où on est certain d'aimer les hommes, le jour où on l'annonce à son meilleur ami, puis celui où un garçon nous plait, puis un autre, enfin le premier baiser, les premières caresses. Toutes ces fois étaient surement doublement plus fortes que celles d'un hétéro, parce qu'en plus du plaisir de se connaitre, de se sentir soutenu, d'un simple baiser, il a celui de s'assumer, savoir qu'on mène notre vie comme on l'entend, comme bon nous semble. M'assumer comme je suis, devenir qui je suis, je crois que c'est la plus grande chose que j'ai fait dans ma vie.
C'est vrai que je n'aime pas l'expression "découvrir son homosexualité", elle donne l'impression qu'on tombe dessus par hasard, comme déterrée du fond de nous même, comme on dit "découvrir un cadavre." Je n'ai pas pris ça comme un mal, je ne me suis pas dit "pourquoi moi", ça ne m'est pas tombé dessus à proprement parlé, j'ai juste fait un choix, celui des hommes, et c'est tout. Comme choisir un plat au restaurant, on prend celui qui nous plait le plus, celui qui nous parait le meilleure.

Comme tous les gays j'ai subit l'homophobie. Je pense que le regard des gens est le plus dur à supporter, accusateur, comme s'il clamait "Tu vas périr en enfer pour ce que tu fais et pour ce que tu es!" Ce n'est n'est pas une maladie génétique, ce n'est pas une damnation, c'est comme décider de porter les cheveux longs alors qu'on est un garçon, on nous regarde de travers, et on nous impose tous les stéréotypes "qui fait la femme, qui fait l'homme?" J'ai du mal à croire que les gens nous rejettent pour nos choix, mais je les comprends, je les comprends d'autant plus que ceux qui rejettent les autres pour leur couleur de peau.
La télévision aussi, donne une image biaisée, tous les homosexuels sont des folles, ou des garçons manqués, il n'y a que des stéréotypes comme quoi nous aimons tous l'art déco, la peinture, la mode, et faire la cuisine.

J'ai été attiré par des femmes dans mon adolescence, j'ai même couché avec plusieurs d'entre elles. Puis j'ai bien vu que rien ne me plaisait vraiment chez elles, j'aimais les hommes et c'était définitif. Je me demande parfois ce qui dégoûte tant les autres, je ne fais qu'aimer quelqu'un qui m'aime en retour, expliqué de cette manière ça semble totalement niais, mais c'est juste ça. Il a le même corps, le même sexe que moi, et alors? Mon amour est le même que celui d'un couple d'hétérosexuels. Pour moi, ça rentrera dans les moeurs, souvent j'entends dire qu'il y a cinquante ans je n'aurais pas pu me montrer, on m'aurait lynché, mais il y a cinquante ans on avait pas le droit d'avorter, il y avait encore la peine de mort, on découvrait la télévision, l'ordinateur n'existait pas encore. Ca ne sert à rien de comparer notre époque à celle qui précédait.

Ce qui me fait le plus mal, c'est qu'on me catégorise, qu'on me dise que je suis du type gay, que je suis dans la case pédéraste, je fais partis de la caste des homos. J'en ai entendu des stupidités, comme quoi si on tolère l'homosexualité, ce sera la fin du monde parce que plus personne ne se reproduira. Ce n'est pas parce que certains ont fait le choix d'aimer ceux du même sexe qu'eux, que tout le monde va faire de même. Il n'y a pas de race, de catégorie de gens, nous naissons libres et égaux, mais différents, et nos choix différent, nous devons juste les respecter.

blablabla....
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J'AIME PLUS QUE TOUT TES FESSES MUSCLEES ET TON TORSE BOMBE

Jeudi 6 novembre 2008 à 5:24

http://bp3.blogger.com/_54fcxpFgZhs/RjEQA6aRMSI/AAAAAAAAAE4/xBPGwelTV7Q/s1600-h/millais,+Ophelia,+1851-1852,+tate+gallery.jpg

Je me couche et les oiseaux chantent
Je me couche et plus rien ne m'enchante
Je me couche et le soleil se lève
Je me couche et sans attendre la relève

Alors qu'on m'offre Baptiste sur un plateau d'argent
Alors que l'amour d'Ophélie est encore vivant
Je ne demande que sa tête
Je demande qu'il s'arrête

Je clame ma gratitude aux gardes
Ma folie comme par mégarde
On me rend l'ignorance, le rejet
La souffrance, le non-fait

Si tu veux mon absence
Ne m'engage pas
Si tu veux ma présence
Répond-moi

L'un comme l'autre relève
de l'incompréhensible
Torture qui naît en moi

Tu t'annonces
Et te prononces
Mais tu ne fais pas un seul pas

Je hais dix choses en toi
Pour en aimer le double
Sache où tu vas
Avant que je ne te double

Je hais l'amour incongru des jeunes infantes
Qui s'éprennant des hommes aux fenêtres
Et celui des vieilles servantes
Voient le jour la nuit, et ne pensent qu'à leur être

Aime! ou châtie! mais décide toi
Tanguer n'est bon que pour les navires
Une femme pour rien au monde ne doit
Hésiter entre l'amour et le soupir

Je n'offre ni rubis ni émeraudes
Les diamants sont pour les amants
Ton amour parfois rôde
Mais jamais ne se décide finalement

Tu crois aimer! Tu crois haïr!
Rien ne te laisse savoir, tu crains le pire
Les secondes se succèdent encore
Tu te changes en mort

Tu ne sais que choisir
Ton coeur ne te fait plus rire
Suis-je l'amant ou l'ennemi?
M'aimeras-tu alors après aujourd'hui?

Il n'est bon pour personne d'être enchaîné
Les esclaves se rebellent et fuient leur maitre
Ils vont vers des contrées éloignées
Où ils répudient les liens qu'ils ont fait naitre

Je ne t'attacherais qu'un fil dor au poignet
Pour que dans le plus grand des labyrinthes
Si l'envie te prend de revenir à mon chevet
Tu retrouves ta route sans peine et sans crainte

Pourtant la souffrance est dans ma main
Le rouleau se dévide et tu fuis plus loin
Le fil continue à te suivre
Je reste mort, ivre

Je n'ai pas d'espoir ton retour ou ton changement
Seulement celui de ma réhabilitation
Dans le monde des hommes et des enfants
Pour que naisse en moi une autre passion

Laisse-moi libre, ou aime-moi!
Ne vole pas mon coeur et ma foi
Permet moi de garder ma dignité
Les jours de pluie et enneigés.

Mardi 4 novembre 2008 à 1:15

http://77.87.105.98/0/00/55/28/couleurs-cachees/allumette.jpg

Que voulez-vous?
Il arrive parfois que les plus bavards n'aient plus rien à dire, que les plus discrets se mettent à parler, que les plus honnêtes mentent, que les plus menteurs avouent la vérité, que les plus chastes se dévergondent, que les plus dévergondés deviennent des saints, que les plus forts soient battus par les plus faibles, que les plus faibles deviennent les plus forts, que les plus sains d'esprit deviennent les plus fous, et que les internés soient des gens normaux, que les radins fassent don de toute leur fortune, et que les âmes humanitaires gardent pour elles ce qu'elles sont de plus précieux, que les pompiers mettent le feu, et que les pyromanes éteignent les leurs, que les kleptomanes rendent des objets, et que les policiers tuent des personnes, que les riches n'aient plus d'argent, et que les pauvres en aient trop, que les femmes aiment les femmes, et que les hommes aiment les chiens, que la Terre ai la couleur du ciel, et que le ciel soit la Terre, que les amis deviennent les amants, et que les amants deviennent les ennemis, que l'amour devienne de la haine, et la rancoeur de la haine, et le dégoût de la haine, et le désamour de la haine, et le passé de la haine, et que la vie devienne de la haine, que la jeunesse serve d'excuse, que l'alcool serve d'excuse, que le mensonge serve d'excuse, que la mort serve d'excuse, que l'amour n'ai pas d'excuse, que la fin de l'amour n'ai pas d'excuse, que le secret se révèle, que la connaissance s'oublie, que les drogues dures deviennent douces, que les drogues douces deviennent dures, que la main qui berce soit la main qui frappe, que la main qui aime soit la main qui fait signe d'au revoir, que la poignée de main ne serre rien, qu'un accord ne mette pas tout le monde d'accord, qu'un lien qui se crée soit un lien qui se dénoue, qu'un lien qui se dénoue soit un lien plus solide, qu'un lien qui se dénoue soit un lien qui se brise, que continuer à vivre c'est continuer à attendre, et continuer à attendre ce n'est plus continuer à vivre, que l'amour d'aujourd'hui soit moindre que celui de demain, et que celui de demain soit moindre que celui d'après-demain, et que celui d'après-demain n'ai aucune valeur face à celui dans dix ans, que le regard que l'on portait soit le même que celui que l'on porte, que ce qui était sur ne l'est plus, que ce qui était impossible le devienne, que ceux qui s'aiment ne s'aiment plus, que ceux qui ne s'aiment plus s'aiment à nouveau, que la vie soit belle si on lui demande, et qu'elle soit mauvaise sans qu'on le mérite, qu'à trop en faire on en fasse pas assez, que l'amour n'en demande pas tant, et que l'amour ne demande rien d'autre que d'exister, et que l'amour ne puisse pas exister, que le soleil se lève sans que personne ne le désire, que la nuit tombe quand tout le monde le désire, que la fin arrive plus tôt que prévue, que la fin arrive plus tard que prévue.

Il arrive parfois, que la fin n'arrive jamais.
Parfois
jamais.
Mais parfois,
Tout de même.

"L'amour est comme une allumette.
D'abord on craque. Et de petites étincelles se créent, et on s'enflamme. La flamme de la passion, la flamme de l'allumette. Il arrive parfois qu'elle s'éteigne immédiatement, ou alors qu'elle s'embrasse subitement, l'allumette, la passion. Il s'agît alors de trouver le juste milieu, entre rester droit, et pencher vers l'avant ou vers l'arrière, pour que la flamme reste telle qu'elle est, au risque de s'éteindre, qu'elle grandisse, au risque de se brûler, ou qu'elle ralentisse, au risque de ne plus avancer. Puis il s'agit de continuer, jusqu'au bout, sans se brûler, et qu'elle existe toujours, la flamme, de la passion, de l'allumette, qu'elle continue à brûler, les corps, les âmes, le souffre, le bois.
On craque et puis on s'allume.
On craque et puis on s'allume.
Pschiiut.
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