Mercredi 29 avril 2009 à 0:47

http://b5.img.v4.skyrock.net/b5f/oryginstyle38/pics/181278073_small.jpg

"
Soyons : clairs, honnêtes, et zen. Seulement deux choix possibles.

Je lis Goldstein et pas vous. C'est une chose vous me direz. Vous avez peut-être lu Proust en entier, bien que j'en doute fortement. Vous avez peut-être un don pour la musique, jouez du piano comme Mozart, composez des sonates comme Beethoven. Vous faites peut-être un tas de choses formidables de votre existence, ou plus sûrement rien. Encore, si ce que je vais vous raconter ne tenais qu'à ça, qu'à ce que nous faisons, qu'à ce que nous avons fait, pire encore, qu'à ce que nous ferons. Rien de ce qui me différencie de vous n'a d'impact ; par impact j'entends évidemment quoi que ce soit de relatif à une action quelconque, à un évènement, à un fait même en soit. Ne prenez pas tout ce que je vais vous dire comme une critique acerbe, une réprimande, voire un reproche. Je ne m'agenouillerais pas devant la morale en disant que c'est une simple constatation, c'est une vérité, une pure vérité comme il en existe peu, comme il en existe tant.

Ne nous étendons pas sur un sujet rébarbatif et connu de tous, un simple survol suffira: les hommes naissent libres et égaux en droit, et c'est tout. Le reste, ce qui constitue l'être, n'est que simple hasard, destinée, code génétique, qu'importe. Ce que je veux vous faire entendre, c'est la séparation qu'il existe entre vous et moi, ce mur, cette muraille de Chine qui se dresse pour toujours entre nos êtres. Je vous entends déjà rechigner, me contredire, sortir exemple sur contre-exemple, ce pourquoi nous sommes identiques, ou plutôt ce pourquoi il n'existe pas de différence fondamentale entre les êtres, car nous venons tous de la même terre. Tout sera poussière, je sais. Je ne peux même pas oser faire un parallèle entre vous, et moi. Tout de suite, soyons clairs sans être exigeants ou racoleurs, je n'affirme pas ma suprématie, ou tout du moins pas dans votre domaine, uniquement mon incompatibilité certaine entre votre monde, vos exigences, vos idées, votre manière de vivre, et les mêmes caractéristiques chez moi.

Bien sûr, beaucoup d'entre vous nieront tout ça: autant votre appartenance grégaire à la même bourgeoisie propre et soignée, que ma personnalité et mes aspirations éloignées d'une normalité commune. C'est une preuve de ce que j'avance, votre incapacité à reconnaitre ce qui est, l'état même des choses, et surtout d'admettre que vous êtes tous les parties d'une communauté que vous feignez de renier pour mieux vous mettre en valeur. Jamais en vous n'a résonné ou ne s'est fait entendre cette voix troublante, lourde, qui chuchote que vous n'êtes pas fait pour le monde et pour les gens qui vous entourent. Il n'y a pas de mal à ça, au contraire, pourquoi vous obstinez-vous inlassablement à vouloir être l'exception parfaite? C'est un labeur de tous les jours, une souffrance incomparable. S'enfermer dans sa solitude, dans une vie qui nous ressemble mais qui n'est en adéquation avec aucune autre, quand tout autour de vous, les gens se rejoignent, s'aiment, vivent avec une telle facilité, quand nous supportons avec la plus grande peine du monde notre propre regard sur nous-même.

Je ne prétends pas être la perfection, l'absolu, ou la réponse à tout. J'affirme être la différence, la déraison, l'être sans prochain, sans semblable, ou très peu. Je ne plais qu'à une minorité, qui parfois ne perçoit que peu ou pas du tout, qui je suis, comment mon âme se révèle être aux antipodes de la leur. Il n'y a pas de mal à cela, ils vivent sans se préoccuper de ceux qui les entourent, et c'est encore la meilleure chose à faire dans leur cas. Je n'ai pas d'explications à fournir, de raisons à donner. Il en est ainsi, le temps m'a fait comprendre que le mal-être que je pouvais ressentir ne venais pas de moi. J'ai passé des années à m'accuser, à me sermonner, mais rien n'y fait, je ne suis pas fais pour votre monde. Je n'accuse rien ni personne, je reconnais un état des choses, aussi absurde ou triste soit-il.

Je ne porte aucune valeur à ce que vous élevez au rang de divinité, que ce soit matériel ou non. Je ne comprends pas vos rêves, vos aspirations, elles me paraissent toujours être celles d'enfants, de bambins incapables de délaisser leurs joujoux pour grandir et affronter une réalité beaucoup plus ardue que celle du hochet et du biberon. Je ne vois en votre avenir que des espoirs sains, et simples, dénués de la complexité qui régit ma vie et mes pensées. Il en a toujours été ainsi, et cela durera jusqu'à ma mort, bien qu'il m'arrive parfois de désirer une existence telle que la votre, je sais pertinemment que si la mienne est plus encline à la souffrance et à la peine, elle l'est aussi à des extases auxquelles vous ne goûterez jamais, ou seulement un instant dans votre vie.

Que vous ne me croyez pas, que vous me considériez comme un être imbu de lui-même ou ayant perdu tout repère m'importe peu, je connais la vérité, elle existe, sans que vous l'admettiez. Certains hommes sont beaux, d'autres doués d'une intelligence à toutes épreuves, ou d'une culture incroyables, il en existe d'autres auquel la nature a fait don d'une capacité hors du commun. Aucun d'entre eux ne me correspond ni me ressemble sous quelque couture que ce soit. Ils sont humain, trop humain, et nombre de femmes aiment et sont faites pour ces hommes ; eux que je méprise, insulte, et renie, de les voir souiller en mon nom un sexe qui pourtant possède en lui des capacités illimités qu'ils ne veulent pas imaginer. Ces êtres faibles, fragiles comme des femmes, qui se cachent derrière des physiques avantageux et tout en musculature pour mieux faire disparaitre aux regards des autres leur facilité. Ces animaux, emplit d'une fierté et d'un orgueil, que je ne comprendrais jamais, et que je connaitrais encore moins.

Je ne suis pas unique: sur Terre, Nous sommes bien moins qu'on le laisse entendre dire, et bien plus qu'on ne le pense.

"

Pourtant, je ne suis qu'un enfant, un enfant qui a le droit de voter, de boire, et de conduire.
TCHOUCARE!

Samedi 25 avril 2009 à 15:23

http://buzzynews.com/wp-content/uploads/2008/05/new-york-du-futur-vue-entiere.jpg

Ce n'est pas de moi, c'est pour ça que c'est bien.

"

Que voulez-vous, que voulez-vous, la vie est faite ainsi! Nous naissons, nous souffrons, puis nous mourrons. Jamais notre esprit n'est capable de voir ou d'apprécier le bonheur lorsqu'il semble se présenter. Nous ne sommes pas ces êtres continuellement insatisfaits, qui cherchent à atteindre des sommets pour triompher d'une existence trop morose et trop terne. Nous ne sommes pas ces esprits élevés, qui, conditionnés par une société de consommation, sont désormais incapables de réfléchir par eux-mêmes. Nous ne sommes que des hommes, que des femmes, qui voient en l'avenir une possibilité, qui y placent un espoir fondamental pour continuer à vivre, pour avoir le goût de vivre. Nous ne recherchons qu'à contenter nos petites envies, nos petites folies qui dorment dans notre esprit, et ce pour calmer notre désir ardent de ce futur providentiel. Nous imaginons ou nous rêvons, d'un temps très éloigné du notre où nous pourrons vivre en paix avec nous même. Certains trouvent cette paix en aidant les autres, en oeuvrant pour le bien, la survie de l'humanité dans des pays lointains. Vous et moi ne sommes pas de ces âmes angéliques, nous voyons notre futur comme l'unique objectif et choix à poursuivre, nous y plaçons tout ce que nous avons, car il est dans notre esprit la seule chose qui puisse nous sauver du mal, de la peur, et de la solitude qui nous habitent jour et nuit. Rien ne semble être supérieur au futur, car il se base sur nombres de possibilités aussi féériques que réalisables, il est l'ancre qui nous permet de rester les pieds sur Terre ; les ailes qui nous font voir un monde plus serein.

Lorsqu'enfin nous atteindrons le temps donné, ce moment précis où notre futur n'aura plus qu'un goût d'ennui et de désespoir, nous ne saurons profiter de notre présent tant attendu. Nous savons ce que nous aimons, et ce que nous attendons de la vie, ou plus exactement, du futur, mais la traitrise, l'hypocrisie, et les mensonges des hommes et des femmes gâchent et avilissent notre état de repos, de paix. Nous ne serons pas plus heureux que nous le prétenderons, nous serons, comblés, amoureux, vertueux, mais notre âme alors sera prise d'une tristesse sans fin qui ne dépérira qu'une fois la vieillesse arrivée. C'est ainsi que sont les hommes, heureux dans le futur, trop libres, et trop abjectes.

"

Qu'est-ce que je ne ferais pas, pour ne pas travailler.

Vendredi 24 avril 2009 à 23:21

Je sais, je ne devrais pas, j'ai mieux, peut-être beaucoup mieux, mais ça me turlupine.

"
Il était assis sur le canapé quand elle se réveilla enfin: elle sortit de la chambre, et lui sourit d'un air encore endormi. Ils échangèrent quelques paroles, il lui proposa les croissants qu'il venait juste d'acheter dans la boulangerie en bas de chez eux. Elle l'embrassa d'un air distrait et se frotta les yeux. Il l'admirait, comme au premier jour, elle lui paraissait être encore la femme dont il était tombé amoureux, et celle qu'il avait épousé. Rien ne semblait s'affaiblir entre eux, et ce malgré leur mariage pensa t-il. Nous vivons dans une société destructrice, dans une société consommatrice, nous survivons davantage que nous ne vivons. Le voilà repartit dans ses considérations pendant qu'elle mangeait son croissant. C'était identique depuis le début, le silence qui régnait parfois entre eux n'arrivait que dans cette situation bien précise, lorsqu'il divaguait et qu'elle mangeait, et cela pouvait s'éterniser.

Il était dix heures, le temps était superbe. Tous deux vivaient cette sorte d'engouement tellement relatif à l'été et au beau temps, ce plaisir involontaire de marcher dans la ville et d'y apprécier la chaleur et le ciel bleu. Alors rien ne pouvait vraiment mettre un terme à ce bonheur ensoleillé.

Il lui dit qu'il sortait, pour profiter un peu du soleil et pour acheter des cigarettes.
Evidemment, il n'est jamais revenu.
"

Ouai, ouai, je bâcle.

Mardi 21 avril 2009 à 22:19

Ceci n'est pas fait pour être lu.

"
- Certains jours, j'apprécie des moments que d'autres jours, je trouverais lourds, et durs à supporter. Pourtant, ce sont les mêmes, exactement les mêmes ; et c'est bien là qu'opère toute la magie de cette idée qu'on appelle bonheur. Habituellement, dans le métro, je regarde les autres hommes et les autres femmes avec une répugnance telle, qu'il m'arrive de me sentir mal. Je les compte, scrute leur visage, leurs mains, pour y déceler le moindre détail qui ferait d'eux un être à part entière. J'imagine leur métier, leurs préoccupations, leurs problèmes, les secrets qu'ils ne connaissent pas et que leur femme ou leurs enfants leurs cachent. Je me surprends à sourire quand j'entends leurs conversations téléphoniques, ce genre de choses sans intérêt.
Cependant, parfois, je m'assois, et rien de tout cela n'importe. Je vois des hommes et des femmes, tristes ou heureux, et je ne pense plus à eux. Il y a cette femme obèse qui déborde sur mon siège, mais elle ne me dérange pas. Il y a cette gamine qui hurle le nom de chaque station, mais je m'en amuse. Il y a cet homme gigantesque qui me bouscule sans s'excuser, il m'apparait sympathique et juste préoccupé. Surtout, plus que tous ces moments de bêtises et de simplicité, c'est mon incapacité à réfléchir qui me berce, me conforte même dans mon bonheur. Je ne veux plus le mal, plus la souffrance, plus la solitude. Je veux juste rester là, ne plus faire un seul mouvement, et profiter de cet instant si infime et si rare, où je peux regarder d'autres êtres vivants sans me renier.
"

Jeudi 16 avril 2009 à 14:30

http://cestpasmafaute.cowblog.fr/images/pascaleC09010102index.jpg
"

Ne jouons plus sur ces terrains vagues qui ne nous mènent nulle part, j'ai une subite envie d'être franc et direct. Peu de personnes osent l'être, et peu de personnes savent l'être, elles se voilent l'âme craignant de découvrir ce que j'ai découvert depuis longtemps, un moi haïssable, un être désuet et vil. L'important n'est pas chez les autres, je vais arrêter ces comparaisons futiles. Soyez attentive, si je vous dis tout ça, c'est qu'aujourd'hui, plus que n'importe quel autre jour, mon être me pèse et me dérange. Vous percevez parfois en moi, une réalité, ma réalité, qui je suis, et pouvez prévoir ou comprendre ce que je pense ou compte faire, c'est comme cela que l'on connait les gens. Il reste toujours une part d'inavoué mais ce n'est pas là le sujet qui m'intéresse. C'est cette autre part, celle bien visible, qui découpe, segmente, mon esprit comme mes désirs, comme mon comportement, en deux entités distinctes, voire contradictoires.

J'admire le courage de certains et de certaines à jouer, sur-jouer leur rôle tous les jours, et à s'effondrer le soir dans leur lit. Ils pleurent, ils souffrent, mais ils acceptent cela comme une routine, un train de vie normal. Parmi eux, certains perçoivent ce qu'ils font, quand d'autres ne s'en rendent même plus compte. Vivre ainsi est devenu leur habitude, comme respirer, ou dormir, ils pensent et ne conçoivent pas la vie autrement. Puis il y a les éternels heureux, que je blâme et respecte, sans pour autant jamais les mépriser, eux qui ne connaitront jamais la vraie grandeur de l'homme qu'est la souffrance. Enfin, il y a tous les autres, ceux qui vivent, oscillant invariablement entre l'extrême et l'absolu, qui tiennent à dominer, à réussir leur vie comme une entreprise, comme un rêve, poursuivant leur but coûte que coûte. C'est encore sans parler de ceux qui se trouvent à chaque extrémité, ceux qui fondent leurs espoirs dans des idéaux qui occupent une place à part entière. Ceux-là je les méprise, je ne vois en eux que des chiens, attroupés, grégaires, vivants et luttants pour une cause qui disparaitra à leur instar: vite, sans que personne ne s'en préoccupe véritablement.

Entre le monde, je suis partagé. J'aimerais être de ceux qui tentent de trouver le juste équilibre, ce point culminant, qui voient la vie comme un objectif à atteindre, et ce en passant par différents points: les études, le travail, la famille. Être droit, respecté et respectable, me contenter du peu et surtout de moi-même. J'aimerais aimer ce qu'ils aiment, penser ce qu'ils pensent, voir comme ils voient. Me libérer, un tant soit peu, de ce qui me hante, plus que de ce qui m'habite. Hesse aurait dit que j'étais ce loup des steppes, incapable, et enfermé en lui même, se combattant parfois, perdant toujours. Il est sûrement plus difficile de vivre avec soi-même qu'avec les autres, mais c'est tellement plus agréable. Se saisir, se percevoir, entretenir une conversation quand nous sommes autant le locuteur que le destinataire. Il y a là, un état où l'être se sublime, pour se métamorphoser en une individualité aussi bonne que dangereuse.

Vous m'écoutez parler depuis des heures, que vous soyez d'accord ou non vous ne dites pas un mot. Vous essayez de comprendre, vous aimeriez comprendre, et surtout ne pas souffrir lorsque je dis ces quelques mots: je veux m'échapper. J'ai ce besoin inhérent à mon sexe et à ma personnalité de me soustraire aux autres, à un monde que je ne comprends pas plus qu'il ne me comprend. Peu importe l'endroit où je me rends, peu importe les personnes que je rencontre, il y a toujours cette étrange situation doublée de ce sentiment qui me fait sentir que je ne suis pas à ma place. Il n'y a que seul, cloitré, que je me sens être. Je ne comprends pas pour autant les marginaux, les ermites, bien qu'il m'arrive de leur ressembler. J'aurais voulu avoir le choix, et parfois il me prend cet élan humain, ce désir de nouer des liens, de me conforter dans une situation qui est celle des autres. Je ne résiste pas longtemps, je perçois rapidement dans leur comportement des traits qui ne sont pas les miens, et qui plus est, en sont les contraires. J'ai cherché maintes solutions, des plus radicales aux plus aisées, pourtant aucune ne semble convenir ; éternellement j'oscillerais entre ces deux états, d'abord celui de bâtir mon monde, en détruisant celui des autres, puis de temps à autre, je voudrais être entouré, vivant, humain.

Je n'admets pas cette situation, j'ai l'espoir infondé qu'un jour elle disparaisse. Je rêve parfois de ce grand sursaut qui me révèlera une sorte d'antique vérité, qui m'ouvrira les yeux et ne m'isolera plus du reste du monde. A plusieurs reprises j'ai mis tous mes espoirs et ma volonté dans différentes choses, personnes: je croyais qu'elles me donneraient des raisons suffisantes pour ne plus jamais désirer ce qui au fond, causera mon inévitable perte. Jamais aucune d'entre elles n'a su me rassurer, par manque de moyens, par manque de compréhension, ou simplement par manque de conviction. Je me suis retrouvé presque contraint d'accepter ma nature telle qu'elle est, et d'affronter mes besoins envahissants. Quand bien même j'aurais fait toutes les tentatives possibles, il m'arrive souvent d'admettre qu'il est impossible de renier une nature si imposante et solitaire. Je me conçois alors comme ces animaux dirigés par leur instinct, incapable de penser ou de vivre autrement, cela vit dans mes gènes, et c'est davantage inhumain de vouloir combattre la nature que d'être seul.

- J'aurais voulu vous aider, mais, je vous aime.

"

Jouer la jeune fille de l'air,
Regarder les étoiles
Envoyer des éclairs
Peindre mes toiles.

Partir à l'aventure,
En voiture
En nature
En amour
Pour toujours.

Je suis curieux de voir ce qu'un homme est capable d'endurer vraiment! Une fois la limite du supportable atteinte, je n'aurais qu'à ouvrir la porte et à m'échapper.


Mercredi 15 avril 2009 à 0:29

Voilà, il est là l'avenir.

http://cestpasmafaute.cowblog.fr/images/hughes.jpg

Mardi 14 avril 2009 à 2:24

"
Rien, dans ma tête, dans mon dictionnaire, dans mon monde, cela signifie: le néant, l'absence, le manque d'action, et non pas, la désuétude qu'on porte à ses propres méfaits.
"

Mardi 14 avril 2009 à 2:16

"

Arrêtons un instant, vous m'entendez, un seul instant, je dois vous dire exactement ce que je pense maintenant ; que cela résolve notre problème ou non, là n'est pas l'important. C'est simplement notre toute dernière chance, après tant de temps perdu, c'est ce en quoi je place mon dernier espoir. Je m'épuise depuis des mois, vous aussi, et cela ne mène à rien, nous cherchons sans jamais rien trouver, ce qui aggrave encore notre situation. Soyons réalistes, c'est l'acte final, le dénouement qui se joue sous nos yeux, et c'est à nous de choisir qui mourra, ou qui vivra. A nous, pas à moi, pas à vous, à nous. Je sais que c'est radical, et la décision venant de moi vous pousse à refuser cette alternative, mais réfléchissez, nous nous offrons dans tous les cas la liberté, ou un avancement certain. Je ne peux plus persévérer dans cette état des choses, ce n'est pas moi, ce n'est plus moi. Je n'avais jamais pensé pouvoir en arriver là un jour, et c'est le cas pourtant. Prenez ça comme un dilemme, il n'y d'échappatoire qu'un choix, quel qu'il soit.

Je tenais d'abord à vous prévenir, tout ce que j'ai à vous dire va sûrement prendre un temps considérable, donc soyons clairs, si vous en avez que faire de ma proposition, allez vous en et nous resterons dans cette situation indéfiniment, sinon, écoutez-moi, et taisez-vous.

Cela me tient à coeur de commencer par le début, je ne veux pas me perdre dans une nostalgie hors-propos, ni même dans une mélancolie vis à vis du passé, je serais concise, mais il y a des points sur lesquels je tiens vraiment à revenir. Passons donc cette période de notre rencontre, et les quelques mois qui ont suivis, nous étions trop jeunes et encore trop naïfs. Partons de la deuxième année: nous étions encore soudés, passionnés plus qu'amoureux, et nous voyions en l'autre cette chance, cette unique chance que personne d'autre ne pouvait nous offrir. Je m'avance sûrement en vous incluant, car avec le temps j'ai bien découvert que les vérités que vous me chuchotiez à l'oreille étaient aussi importantes à vos yeux que les hommes avec qui je vous trompais. Ne faisons pas les innocents, nous avons tous commis des crimes, des péchés, des actes mauvais, et pourtant nous en sommes toujours au même point. Le souvenir qui a de l'importance aujourd'hui, c'est celui de ma profonde conviction en vous, et dans la chance que vous me laissiez apercevoir. Nous savons que les autres hommes que j'ai pu connaitre ne m'ont laissé de choix que celui de me soumettre aux leurs, mais dans ces années avec vous, je voyais réellement un avenir simple se dessiner, un avenir qui aurait mis mes anciens préjugés et rêves au placard. Vous croyiez que je n'avais pas changé, que je restais la même: avec d'autres vues sur les hommes, avec d'autres vues sur le monde, désintéressée du moindre évènement mondial. Vous aviez raison sur tous ces points, mais pour moi, j'avais changé bien au-delà de tous ces détails. Quoi que vous me proposiez, quoi que nous puissions vivre ensemble dans un avenir difficile, loin de toute fastuosité, de tout rêve errant normalement dans l'esprit d'une petite fille ou d'une femme, je l'aurais accepté sans rechigner, sans me plaindre, voire même en appréciant cela plus que tout le reste, puisque j'étais à vos côtés. C'était le changement le plus important de ma vie, que vous remarquiez à peine.

Les années passaient, notre relation s'affermissait, elle devenait non pas sérieuse au sens où on l'entend étant enfant, mais elle se construisait de projets, d'actions, ayant pour effet de me conforter dans cette perspective: celle de passer le reste de mes jours avec vous. Encore une fois, passons outre le fait de multiples divergences d'opinion sur différentes situations, nous les avons vécues, et vaincues, avec le temps. Rien ne semblait obombrer cette vie multiple qu'il me semblait presque toucher du doigt. Tout se déroulait presque sans encombre, nous réalisions ce que nous voulions, nous nous rapprochions de plus en plus, jusqu'à vivre ensemble. Tout n'était pas parfait, mais le reste n'avait pas d'importance pour moi, tant que nous partagions la même chambre et le même lit la nuit. Malgré l'état actuel des choses, je dois reconnaitre que je n'ai jamais connu un tel amour, une telle paix, comparable à ces moments avec vous. J'aurais pu refuser de voir le monde entier, j'aurais été capable de n'importe quoi pour faire perdurer ce qui me sauvait des troubles de mon ancienne vie. J'étais heureuse, et ce au sens où j'entends ce terme : je vivais sans honte, sans remords, et sans regret. Je craignais parfois un arrêt trop brutal, une fin fatidique, tout me paraissait si parfait, que la justice divine devait bien reprendre ce qui lui appartenait de droit. Alors commença la rechute.

Il est trop aisé de vous accuser de tout, mais il m'est difficile d'admettre mon entière culpabilité vis à vis de cela. Les jours passaient, vous vous occupiez de moins en moins de moi, vous sembliez préoccupé, troublé constamment, et jamais vous ne fournissiez d'explication. Vous rentriez à trois heures du matin, sans que je ne sache où vous étiez, vous n'écoutiez jamais mes conseils, mes mots doux, mes plaintes, comme vous le faisiez auparavant. Je ne voulais en rien perturber le sentiment que j'éprouvais pour notre relation, alors je me suis tue, et je m'y suis soustraite. Les mois passaient et se ressemblaient davantage, oh bien sûr nous sortions, nous faisions l'amour, mais je n'étais pour vous qu'une femme, qu'un simple être pourvu d'un vagin et d'un don réconfortant. Vous disiez encore que vous me trouviez belle, mais dans vos yeux rayonnait une lueur autre que celle de l'amour aveugle. Vous étiez alors à mes yeux, un homme, et rien d'autre, cet homme que l'on rencontre dans la rue, dont on s'entiche un soir, mais une fois avoir couché avec lui, ne possède plus aucun intérêt. Vous étiez mon voisin, mon épicier, mon docteur, vous n'étiez personne. Cela n'avait aucun rapport avec votre travail, l'argent que vous rapportiez, mais uniquement avec qui vous étiez, spirituellement.

Nous en sommes ici aujourd'hui, à ne plus savoir quoi nous dire, à nous réconcilier en faisant l'amour. Nous ne nous affrontons même pas, vous êtes d'un passif à toute épreuve, quoi que je fasse, quoi que je dise, vous semblez distant, distrait, comme si vous en aimiez une autre. Vous voilà devenu l'antagoniste même de qui vous étiez, de la personne que j'aimais. Je

- Vous sombrez dans la nostalgie, arrêtez-vous là.

Si je comprends bien, je dois au moins vous expliquer pourquoi ou comment j'en suis arrivé là, les raisons, les causes, ce genre de choses. Ce serait long et coûteux, à tout vous dire, l'envie ne m'en prend pas, m'étendre sur des choses qui m'ont tellement attristé serait d'un misérabilisme pitoyable. Après quelques réflexions, j'ai vite trouvé ce qui a pu nous amener à en arriver là: notre manque commun pour comprendre l'autre. Vous voyiez en moi une solution, la perspective d'une vie meilleure, quand moi-même, de mon reflet je n'avais qu'une mauvaise opinion. Jamais vous n'avez explicitez ce que vous ressentiez, et là j'ose l'avouer, je trouvais ça d'une stupidité purement féminine. Vous me considériez comme un sauveur, je devais être là pour absoudre vos péchés et vous guider loin de la vallée d'ombre et de la mort semée d'embûches que fait surgir sans fin l'oeuvre du malin. Qui vous a dit que je voulais être ce sauveur? Vous avez gâchez nos plus beaux moments, nos premières années, ces instants de pure fantaisie, de pure naïveté, en m'imposant ce rôle, celui d'être un homme droit, sans reproche, sans doute, et vous vous réjouissiez de me voir chuter pour que je sois enfin votre égal. Vous vouliez de moi que je vous pardonne tout ce que vous aviez fait avant que nous nous connaissions, et j'ai réussi, presque aisément. Puis vous vouliez de moi que je vous pardonne tout ce que vous faisiez, cette souffrance que vous m'infligiez, en vous en rendant évidemment compte. J'ai dû passer outre, oublier, fermer les yeux, pour vous aimer. Je n'ai fait que cela toute ma vie, passer outre les reproches que vous me disiez, passer outre les défauts que vous me trouviez, passer outre les mensonges que vous profériez. Vous vouliez le paradis, en me faisant vivre l'enfer, vous vouliez la facilité, en m'obligeant la difficulté ; je me suis forcé à résister, à y croire, le plus longtemps que j'ai pu, puis j'ai abandonné. Jamais vous ne m'avez compris.

- Aujourd'hui, je vous comprends.

"

Dimanche 12 avril 2009 à 23:52

De jour en jour d'années en années
L'alimentation des âmes.
De siècle en siècle
L'abstention des femmes.

Volons, sans choir
Rêvons, d'avoir.
La perfection
Des ions.

L'avenir déçoit
Chacun pour soi.
Vivons dans le passé
Ne plus aimer.

Il pleure, il meurt
Le coiffeur.
Il se pend, il se vend
L'enfant.

Samedi 11 avril 2009 à 23:48

Oh il y a bien des idées, il y a bien des pensées élevées.

Il y a bien aussi, il y a bien d'autres choses.

Mais pas ce soir, non, j'ai dit pas ce soir.

Que voulez-vous, je ne veux pas.

Je deviens vieille vous savez.

Pas ce soir, pas ce soir.

Non, pas ce soir.

Je ne veux pas.

Pas ce soir.

J'ai dit non.

Non.

Si.

Je.

Je crois que.

Enfin, je pense.

Que vous me manquez.

Si, c'est bel et bien possible.

Vous me manquez, c'est le cas.

Je me sens seule, un peu perdue.

Sans vous, sans votre voix, sans vous.

Sans votre amour, sans vos mots, sans.

C'est.. c'est simplement ce que je ressens.

Ca me ronge, ça m'habite,ça ne me quitte pas.

Ne dites pas des choses pareilles, c'est d'un banal.

C'est un sentiment dont j'ai véritablement horreur.

L'amour, toujours l'amour, encore l'amour, c'est l'amour.

Pourquoi? C'est votre présence, l'habitude, le plaisir simple.

Ne voyez pas en nous, en vous, en moi, un quelconque amour.

Nous nous rejoignons, nous partageons, tout, tout sauf un amour.

Cependant, vous me manquez, tout en vous me manque, vos mots.

Je ne fais rien de mes journées, je les perds en heures et en minutes.

Je pense à vous, j'oublie votre absence, et puis elle devient envahissante.

Vous avez peut-être raison après tout, vous avez souvent raison après tout.

Sur ce que vous disiez, sur ce que je ressens, moi pour vous, et vous pour moi.

C'est peut-être ce que vous disiez, de ce sentiment, qui lie, unie, attache, soude.

Vous avez si souvent raison, comment ne pas vous écouter? ou ne pas vous croire?

Je dois le reconnaitre vous avez totalement raison, vous me manquez, et je vous aime.

<< Page précédente | 1 | 2 | Page suivante >>

Créer un podcast