Jeudi 16 avril 2009 à 14:30

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Ne jouons plus sur ces terrains vagues qui ne nous mènent nulle part, j'ai une subite envie d'être franc et direct. Peu de personnes osent l'être, et peu de personnes savent l'être, elles se voilent l'âme craignant de découvrir ce que j'ai découvert depuis longtemps, un moi haïssable, un être désuet et vil. L'important n'est pas chez les autres, je vais arrêter ces comparaisons futiles. Soyez attentive, si je vous dis tout ça, c'est qu'aujourd'hui, plus que n'importe quel autre jour, mon être me pèse et me dérange. Vous percevez parfois en moi, une réalité, ma réalité, qui je suis, et pouvez prévoir ou comprendre ce que je pense ou compte faire, c'est comme cela que l'on connait les gens. Il reste toujours une part d'inavoué mais ce n'est pas là le sujet qui m'intéresse. C'est cette autre part, celle bien visible, qui découpe, segmente, mon esprit comme mes désirs, comme mon comportement, en deux entités distinctes, voire contradictoires.

J'admire le courage de certains et de certaines à jouer, sur-jouer leur rôle tous les jours, et à s'effondrer le soir dans leur lit. Ils pleurent, ils souffrent, mais ils acceptent cela comme une routine, un train de vie normal. Parmi eux, certains perçoivent ce qu'ils font, quand d'autres ne s'en rendent même plus compte. Vivre ainsi est devenu leur habitude, comme respirer, ou dormir, ils pensent et ne conçoivent pas la vie autrement. Puis il y a les éternels heureux, que je blâme et respecte, sans pour autant jamais les mépriser, eux qui ne connaitront jamais la vraie grandeur de l'homme qu'est la souffrance. Enfin, il y a tous les autres, ceux qui vivent, oscillant invariablement entre l'extrême et l'absolu, qui tiennent à dominer, à réussir leur vie comme une entreprise, comme un rêve, poursuivant leur but coûte que coûte. C'est encore sans parler de ceux qui se trouvent à chaque extrémité, ceux qui fondent leurs espoirs dans des idéaux qui occupent une place à part entière. Ceux-là je les méprise, je ne vois en eux que des chiens, attroupés, grégaires, vivants et luttants pour une cause qui disparaitra à leur instar: vite, sans que personne ne s'en préoccupe véritablement.

Entre le monde, je suis partagé. J'aimerais être de ceux qui tentent de trouver le juste équilibre, ce point culminant, qui voient la vie comme un objectif à atteindre, et ce en passant par différents points: les études, le travail, la famille. Être droit, respecté et respectable, me contenter du peu et surtout de moi-même. J'aimerais aimer ce qu'ils aiment, penser ce qu'ils pensent, voir comme ils voient. Me libérer, un tant soit peu, de ce qui me hante, plus que de ce qui m'habite. Hesse aurait dit que j'étais ce loup des steppes, incapable, et enfermé en lui même, se combattant parfois, perdant toujours. Il est sûrement plus difficile de vivre avec soi-même qu'avec les autres, mais c'est tellement plus agréable. Se saisir, se percevoir, entretenir une conversation quand nous sommes autant le locuteur que le destinataire. Il y a là, un état où l'être se sublime, pour se métamorphoser en une individualité aussi bonne que dangereuse.

Vous m'écoutez parler depuis des heures, que vous soyez d'accord ou non vous ne dites pas un mot. Vous essayez de comprendre, vous aimeriez comprendre, et surtout ne pas souffrir lorsque je dis ces quelques mots: je veux m'échapper. J'ai ce besoin inhérent à mon sexe et à ma personnalité de me soustraire aux autres, à un monde que je ne comprends pas plus qu'il ne me comprend. Peu importe l'endroit où je me rends, peu importe les personnes que je rencontre, il y a toujours cette étrange situation doublée de ce sentiment qui me fait sentir que je ne suis pas à ma place. Il n'y a que seul, cloitré, que je me sens être. Je ne comprends pas pour autant les marginaux, les ermites, bien qu'il m'arrive de leur ressembler. J'aurais voulu avoir le choix, et parfois il me prend cet élan humain, ce désir de nouer des liens, de me conforter dans une situation qui est celle des autres. Je ne résiste pas longtemps, je perçois rapidement dans leur comportement des traits qui ne sont pas les miens, et qui plus est, en sont les contraires. J'ai cherché maintes solutions, des plus radicales aux plus aisées, pourtant aucune ne semble convenir ; éternellement j'oscillerais entre ces deux états, d'abord celui de bâtir mon monde, en détruisant celui des autres, puis de temps à autre, je voudrais être entouré, vivant, humain.

Je n'admets pas cette situation, j'ai l'espoir infondé qu'un jour elle disparaisse. Je rêve parfois de ce grand sursaut qui me révèlera une sorte d'antique vérité, qui m'ouvrira les yeux et ne m'isolera plus du reste du monde. A plusieurs reprises j'ai mis tous mes espoirs et ma volonté dans différentes choses, personnes: je croyais qu'elles me donneraient des raisons suffisantes pour ne plus jamais désirer ce qui au fond, causera mon inévitable perte. Jamais aucune d'entre elles n'a su me rassurer, par manque de moyens, par manque de compréhension, ou simplement par manque de conviction. Je me suis retrouvé presque contraint d'accepter ma nature telle qu'elle est, et d'affronter mes besoins envahissants. Quand bien même j'aurais fait toutes les tentatives possibles, il m'arrive souvent d'admettre qu'il est impossible de renier une nature si imposante et solitaire. Je me conçois alors comme ces animaux dirigés par leur instinct, incapable de penser ou de vivre autrement, cela vit dans mes gènes, et c'est davantage inhumain de vouloir combattre la nature que d'être seul.

- J'aurais voulu vous aider, mais, je vous aime.

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Jouer la jeune fille de l'air,
Regarder les étoiles
Envoyer des éclairs
Peindre mes toiles.

Partir à l'aventure,
En voiture
En nature
En amour
Pour toujours.

Je suis curieux de voir ce qu'un homme est capable d'endurer vraiment! Une fois la limite du supportable atteinte, je n'aurais qu'à ouvrir la porte et à m'échapper.


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