Lundi 27 juillet 2009 à 18:15

Tout cela est très très vieux....*

"
Je suis Rachid, Mohammed, Abdala.

Je suis tous et personne. Je suis la peur, votre peur. Je vis le jour comme la nuit. J'existe dans votre esprit comme dans la réalité. J'arpente les rues d'une démarche agressive. Je ne parle pas, je crie. Je suis l'homme aux mille visages, je suis l'homme sans visage. Je suis le mal de la nation, le déchet d'une société sans jeunesse, l'être sans valeur. Je corromps comme j'ai été corrompu. Je suis issus d'un bas quartier, jai vécu une sous-vie, quoi de plus normal pour un sous-homme? Pourtant, je suis celui qui roule en Mercedes sans avoir de travail, celui qui a dix frères et soeurs, des enfants, et qui ne manque de rien.
Je viens du passé et vis dans le futur, je suis intemporel.
Lorsque vous me regardez, vous prenez conscience que votre vie est misérable, que je n'ai aucun droit de mériter ce que je possède. Je suis celui qui vend à vos enfants de quoi vous oublier ; celui qui vous trouve très charmante mademoiselle ; celui qui a connu la prison. Je suis le mal sournois, je me tapis, prêt à bondir. Je suis celui qui connait le sentiment qui suit un meurtre. Celui qui, sous sa ceinture, a deux gros calibres. Je crois avoir tout vu, tout connu, à dealer de la Coke sur le terrain de basket, du crack dans les vestiaires, je finirais comme ma vie a commencé: sur le bord d'un trottoir.

*

Je suis Pierre, Jean, Matthieu.
Je ne suis le fils de personne, si ce n'est celui du voisin. J'ai un bel avenir, une belle maison, des beaux-parents, de belles amies. Ma vie est une pseudo-souffrance que je répercute sur moi, que j'uppercut sur elles. Je fournis mes amis, je bois, sniffe, baise, triangle équilatéral. Je suis l'angelot tombé du ciel, la sainteté en personne, la jeunesse d'aujourd'hui. Je suis les statistiques, je suis ces reportages débiles à la télévision. Je consomme trop, pour aimer mes parents. Je ne sais rien de moi, et je finirais loin de mon corps. Je ne suis qu'un néant, qu'un trou béant. Je présente les journaux, jeux télévisés, je suis drôle, amical. Je me tue chaque jour, jusqu'à ma disparition.

*

Je suis Marie, Sophie, Madeleine.
Je suis l'acolyte et l'aphrodite. Bénie de mes géniteurs, exemple parmi les exemples, femme parmi les femmes. Je suis celle au passé trouble, que moi seule connait. Je suis celle qui sourit le matin, qui sourit le soir, le nez plein. Je rêve de rendre le monde plus beau, quand mon âme se décompose. Je trahis et ment, je ne suis plus enfant. Certaines dérapent, divergent, quand il y a longtemps que j'ai pris cette mauvaise voie. Je ne veux pas me sauver, et personne ne pourrait. Je me vends, comme un produit: une, dix, cent fois. Je ne connais ni regret, ni remords, je vis comme je jouis, comme je pleurs la nuit. Je n'ai que des bribes de mon passé, ma vie appartient aux autres.
J'aime l'alcool comme les hommes, fort. Je suis la vierge tombée du ciel, Eve et le serpent, la sainte déchue. Une fois de trop et la vérité éclatera. Je n'aime personne, je n'aime que moi. Ma vie est la perfection détournée. Je ne suis qu'une image, qu'une ombre chinoise, j'habite vaguement les esprits le temps d'une nuit. Rien ne compte, rien ne compte si ce n'est moi. Je suis l'éventualité, la possibilité.

Je ne suis rien
Je suis la destruction
De toute passion.
Je ne suis rien
Une chienne,  un objet
Qui se joue, se complait
D'un féminisme ambiant
Sauvant putes et enfants.

"

Life is a favor
Love is a flavour
Death is a fever.

Par call-me-madam le Lundi 27 juillet 2009 à 18:31
Je suis chez mes parents : passe si tu es dans le coin.
 

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