Dimanche 27 décembre 2009 à 14:17

Jade,
Il faut que tu saches, le jour où je disparaitrai - pour les raisons que tu connais, ou à cause d'une mort prématurée - tu auras tout perdu. Au-delà de cette disparition, c'est l'impossibilité de trouver quiconque pouvant se substituer à moi. Ce n'est pas seulement la valeur de l'égo, la valeur de l'homme, c'est l'unicité de ce que nous sommes, de qui nous étions. L'abandon irrémédiable des choses rappelle toujours à la mémoire ces souvenirs enfouis, inconnus, qui ressassent une absence et un manque exponentiels. Sans moi Jade, tu ne seras plus Jade. Je t'ai crée, je t'ai donné la vie en te permettant de la continuer ; je ne suis ni ton père ni ta mère, mais ton souffle. Toutes les reconstructions vaines, entreprises dans les mois, les années ou les décennies qui suivront ne feront que te desservir. A chaque pas tu sentiras mon regard, à chaque mot tu toucheras ma main et à chacun de tes gestes un sentiment de culpabilité écrasant te fera mourir un peu et renaitre autant. 

Sais dès à présent Jade que le futur est beau, lorsqu'il se profile avec moi.

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Dans la quête de la perfection, de la vérité, voilà une réponse: elles se trouvent ailleurs.

J'ai compris, à la veille d'une nouvelle décennie, qu'il fallait s'amoindrir pour s'affermir, pour s'affirmer.

Dimanche 13 décembre 2009 à 23:42

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J'offre 10 euros à quiconque est capable de me trouver " Monkey gone to heaven" des Pixies mais reprise par Pj harvey, dans une qualité digne de ce nom, sous forme mp3, wma ou mieux. Il y a des chances que je l'ai envoyée à certaines personnes, si elles l'ont encore, je les bénis.


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On va sur la plage, elle s'allonge et met de la crème pour bronzer.
Et toi tu fais quoi?
Moi, je la regarde, j'attends et je la regarde. Je pourrais passer ma vie à la regarder, et puis je ne sais rien faire d'autre que la regarder. Je ne suis pas un homme qui a beaucoup de choses à raconter, ça c'est sûr. Je ne connais rien à la musique, rien au cinéma, rien à la peinture, rien du tout. J'ai passé ma vie dans les trains, à travailler, alors vous savez moi tout ce qui touche à l'art, et tout ce blabla, moi j'y connais rien à ces grandes choses. Et puis j'aime pas ça moi, j'y comprends rien. 
Y a bien qu'une chose que je comprends aujourd'hui, et je la comprends depuis 27 ans, c'est ma femme. Je la regarde, tous les matins depuis vingt sept ans, quand elle dort encore, quand elle mange sa tartine, quand elle prend sa douche. Je fais que ça avec ma femme aujourd'hui. Oh oui au début on était jeune, on batifolait mais c'est plus des choses de notre âge. Je la regarde pendant des heures, je la regarde regarder la télévision, lire un livre. Je passe ma retraite à regarder ma femme et je peux vous le dire, si j'ai travaillé toute ma vie c'est pour continuer à la regarder jusqu'à ma mort.
Je lui dis rien à ma femme, je lui demande deux à trois fois par heure si ça va, si elle veut qu'on sorte pour faire des courses ou si elle a besoin de quelque chose, mais jamais je lui parle de quoi que ce soit. Même quand je travaillais et que je rentrais le soir, je lui disais rien, je lui racontais pas ma journée, je la regardais manger le plat qu'elle avait préparé, je la regardais me parler. J'ai jamais été un bon mari, mais j'ai toujours aimé ma femme, je l'ai jamais écoutée, je lui ai jamais parlé, mais vous pouvez être sur qu'une fois qu'elle partira, je serais définitivement l'homme qui l'aura la plus regardé.
C'est pas la plus belle des femmes, je le sais bien, mais je m'en moque bien de ça. C'est pas ce qui est le plus beau qu'on regarde le plus souvent. Ma femme quand elle était jeune et moi aussi, je l'allongeais sur le lit et je la regardais étendue là sous moi, et ça pouvait durer des heures. Elle disait rien elle non plus, elle était toute nue et elle souriait comme la gamine qu'elle était, et moi j'étais fou d'elle, totalement fou d'elle, et je la regardais jusqu'à ce qu'elle me serre contre elle.
Je crois que c'est pour ça qu'elle est toujours avec moi au bout de vingt sept ans de mariage, ce matin encore je la regardais comme un gamin, quand elle faisait semblant de dormir. On se parle pas beaucoup, mais on s'en fiche, c'est pas parler qui compte entre nous. J'aurais rien à lui dire de toutes façons, je suis pas assez intelligent pour lui dire ce que je vois quand je la regarde. Je la regarde et elle comprend toute seule, elle est pas aussi bête que moi ma femme. Vous savez, je lui ai dit qu'une fois je t'aime, c'était le jour de notre mariage, de là où je viens c'est pas le genre de choses qui se disent comme chez vous, on dit je t'aime à tout le monde, on embrasse tout le monde. Chez nous on dit je t'aime une fois par an, et puis la vie reprend son cour.

L'unique fois où je lui ai dit je t'aime, je la voyais allongée sur le lit, mes yeux étaient plongés dans les siens et c'étaient les seuls mots capables d'exprimer à cet instant l'immensité du sentiment que je ressentais, me savoir lié à elle jusqu'à notre mort.


Vous savez ce qu'elle m'a répondu? Ah la bougre, je lui en ai voulu pendant nos dix premières années de mariage. Elle a répondu: Tais toi.
Depuis, j'ai plus jamais rien dit.

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La beauté intérieure d' une femme ne réside en rien dans sa gentillesse, dans sa capacité à faire des compromis ou à panser les quelques blessures de l'âme. La bonté et l'altruisme ne jouent qu'un rôle mineur ; la véritable essence de cette beauté réside dans .

Cet idéal si lointain de la réalité, où l'homme laisse libre cours à ses idées, à ses lubies comme à ses envies. La femme est la liberté de l'homme, et de toutes celles qui entravent les passions folles, les delirium masculins qui s'élèvent vers des mondes qu'elles ne perçoivent qu'au travers des yeux de leur amant, celles ci ne sont pas des femmes. Elles sont des guenons castratrices qui gèrent l'amour comme un marché. La femme laisse libre cours à l'imagination de celui qu'elle aime ; et dans ses passages de pleine lucidité qui entrecoupent ses folies, c'est à l'homme de s'apercevoir de sa propre liberté.
Qu'importe alors les opinions différentes, les volontés d'avenir diverses, l'ambition et le succès : imaginer sera pour toujours le plus grand des droits de l'homme, fonder des possibilités, se laisser subjuguer par une vie factice. L'esclavage contient cette honteuse trahison ou au-delà de l'asservissement du corps c'est celui de l'esprit qui pénalise davantage l'être.
Ma folie d'enfant, mes délires d'adulte et mes rêves d'adolescent s'accomplissent chaque jour dans mon esprit, aux reproches ou non de celle que j'aime, mais son consentement m'offre un soutien inespéré. C'est donc cela l'amour, bien plus qu'un ensemble de compromis, qu'une union ou une harmonie parfaite, c'est dans un accord implicite au rêve qu'il s'accomplit.
Lorsqu'il s'agit de certaines reines qui se font ombre du roi, il en est de même: ce qui apparaît comme une soumission de la femme n'est qu'une croyance profonde, un accès privilégié qu'elle possède sur le monde de l'homme. Il n'est plus question d'agir, d'aimer, ou de pâtir, la femme est un double si proche, qu'il lui est possible de pénétrer dans l'ailleurs pleins d'illusions ou se mêlent joies et malheur, vie empreinte de folie.

Ce fantasme qui accomplit l'homme nourrit la femme bien davantage que toutes les carresses et les mots doux du monde. C'est éprouver une double existence dans laquelle la distraction est l'amour, où se rejoignent deux esprits pour profiter indéfiniment du bonheur et de la splendeur des créations d' un homme assez fou pour continuer a rêver, et à aimer une femme.
Toutes les autres relations n'apparaissent alors que comme des entretiens physiques entre animaux de la même espèce incapables de réfréner leurs pulsions primitives.
La possession de la clé qui ouvre cette bulle onirique est à la fois un gage de confiance et d'inconscience: quiconque la possède est capable par là-même de profiter ou de détruire ce qu'il admire.
C'est offrir son cœur en échange du bonheur d'autrui. Rien n'est alors plus fort que ces liens noués entre les êtres.
La femme comme l'homme s'isolent et accèdent ensemble à un univers qu'eux seuls connaitront.

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Jeudi 3 décembre 2009 à 22:29

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Mes dents crissent. Mon cœur broie du vide. La terre soufre éponge mes peines. C'est la désertion de l'âme. Le peu de fatigue s'ajoute au peu d'engouement que j'ai à retrouver ceux qui m'aiment. Monsieur disait-il. Monsieur qu'il m'appelait. Le paysage défile et chaque kilomètre me rapproche de la réalité qui brule mon esprit. Cette réalité dont chaque départ semble être le dernier. C'est abandonner des êtres et un monde qui tourneront sans moi. Je rentre ailleurs et pars chez moi. Ces mois qui entrecoupent chaque voyage sont un juste retour à la. La vérité réside en un millier d'ailleurs, leurs possibilités encore infinies nous laisse désireux d'y rester, jusqu'à l'inévitable moment où nous serons à nouveau chez nous, à la recherche de millions d'autres endroits. J'aime que les voyages soient longs. Le bateau et l'avion ont cet avantage de quitter terre, voguant et volant dans des espaces indéterminés, inconnus. Nous ne sommes plus personne, nul part. Amarrer et atterrir sont de difficiles retour à la réalité. Parfois, j'aurais voulu ne jamais connaitre l'ivresse du départ, et vivre dans le monde sans me reprocher de lui appartenir. J'ai foi en la perfection, en la possibilité. Je quitterais l'espace vers l'absence. 

***

Je regarde ce qu'il m'a toujours été interdit d'observer, cet instant où une femme devient une femme. Cet effet d'habitude que les hommes ne connaitront jamais. S'y prendre avec mesure, parcimonie, tout cela en sachant exactement ce qui en résultera. Ma première femme a toujours formellement refusé que je la regarde se maquiller. Pour la première fois, j'ai pu admirer la féminité naitre face à moi. Ce procédé unique, auquel toutes les femmes se soumettent et qui défini un tant soit peu leur propre condition. La réalité n'est pas assez satisfaisante, la nature a mal fait son rôle, les femmes l'en excusent et terminent le travail inachevé. C'est un besoin que de plaire, une nécessité pour vivre dans un monde où la solitude est le premier des maux, en intensité comme en fréquence. Alors il faut savoir être belle, et de celles qui le sont "pour elles mêmes " tentent de cacher ce trait inaliénable purement féminin. Le peu de femmes refusant catégoriquement de se soumettre à une pseudo dictature de la beauté imposée par la gente masculine se plaignant par là même du comportement des mâles vis à vis de leur corps sont inutilement contradictoires. Certaines se sont vues flouées si ce n'est maltraitées par des hommes et accusent alors d'une généralité un comportement qui parfois peut trouver ses excuses dans leur propre conduite. D'autres sont des femmes, à part entière, dont le naturel peut tout aussi bien séduire qu'une parure temporaire apposée sur le visage. Elles ne blâment rien ni personne, et admirent ce que la nature a su faire. Ces femmes voient la réalité comme l'essence même de la beauté, elle ne croit pas dans la perfection, le monde tel qu'il a été crée, bâtit, est le plus beau qui soit. Toute modification ne serait qu'un affadissement, qu'une distorsion d'une pureté, d'une exactitude où la perfection ne peut intervenir. Elles ont en mémoire cette citation: la perfection, ce n'est pas lorsqu'il n'y a plus rien à ajouter, mais lorsqu'il n'y a plus rien à enlever. Les femmes ne veulent plus être des femmes, mais les femmes ne veulent pas être des hommes. Elles sont femme sans être femme, animal sans être animal, elles veulent être désirables sans être désirées, admirées sans être source d'admiration, protégées par un homme au-delà du viril, elles aimeraient avoir le blanc et le noir quand il n'en résulte que du gris. Une femme sera pour toujours un enfant. Certaines l'ont compris, mais d'autres, dans une lutte jusqu'à la mort, tentent de prouver que l'esclave domine le maître en appartenant à toutes sortes de maitres.


Vive la technologie!

Mardi 1er décembre 2009 à 18:40

Premier décembre.

Rien ne me fera jamais apprécier les fêtes, si ce n'est, partir le plus loin du monde. Les semaines qui me séparent de 2010 vont être les plus longues.

Souvent, la difficulté ne réside pas dans notre capacité à faire ce que l'on nous demande de faire, tout cela est souvent possible. Le gouffre est entre ce que nous voulons faire, et ce que nous devons faire. Constamment loin de nous la complexité, les résolutions et l'ordre moral établit, notre volonté domine, comme un maitre mal éduqué. Je ne ferais jamais aucun distinction entre vouloir quelque chose, et l'obtenir. L'idée de la possession, est ce qui me fait vivre, bien plus que la possession même. Vouloir, c'est avoir ; tous les bénéfices qui résultent d'une possession réelle ne sont que des confirmations, des vérifications. Ainsi, peu importe le désir, vouloir, est, sans variance aucune, agir.

J'espère que vous comprendrez maintenant, à quoi vous en tenir.


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