Mardi 21 avril 2009 à 22:19

Ceci n'est pas fait pour être lu.

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- Certains jours, j'apprécie des moments que d'autres jours, je trouverais lourds, et durs à supporter. Pourtant, ce sont les mêmes, exactement les mêmes ; et c'est bien là qu'opère toute la magie de cette idée qu'on appelle bonheur. Habituellement, dans le métro, je regarde les autres hommes et les autres femmes avec une répugnance telle, qu'il m'arrive de me sentir mal. Je les compte, scrute leur visage, leurs mains, pour y déceler le moindre détail qui ferait d'eux un être à part entière. J'imagine leur métier, leurs préoccupations, leurs problèmes, les secrets qu'ils ne connaissent pas et que leur femme ou leurs enfants leurs cachent. Je me surprends à sourire quand j'entends leurs conversations téléphoniques, ce genre de choses sans intérêt.
Cependant, parfois, je m'assois, et rien de tout cela n'importe. Je vois des hommes et des femmes, tristes ou heureux, et je ne pense plus à eux. Il y a cette femme obèse qui déborde sur mon siège, mais elle ne me dérange pas. Il y a cette gamine qui hurle le nom de chaque station, mais je m'en amuse. Il y a cet homme gigantesque qui me bouscule sans s'excuser, il m'apparait sympathique et juste préoccupé. Surtout, plus que tous ces moments de bêtises et de simplicité, c'est mon incapacité à réfléchir qui me berce, me conforte même dans mon bonheur. Je ne veux plus le mal, plus la souffrance, plus la solitude. Je veux juste rester là, ne plus faire un seul mouvement, et profiter de cet instant si infime et si rare, où je peux regarder d'autres êtres vivants sans me renier.
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