Dimanche 10 mai 2009 à 1:46

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Discontinuités:

Bat, Bat, mon coeur bat
Le temps, comme le temps
Comme le temps
Mon coeur bat comme le temps

Comme le temps bat
Bat, bat les enfants, le temps
Bat, bat les hommes, le temps
Abat, abat le temps.

Bois, bois, avant de mourir
Bois.
Meurs, meurs, avant de boire
Meurs.

Soit, soit, avant d'aimer
Soit.
Aime, aime, avant d'être
Aime.

Il n'y a rien à comprendre, pas de logique, le monde n'est pas logique, les gens ne sont pas logiques. Les gens sont la répétitions, la répétition, la répétition, c'est ce que ce sont les gens, les gens, les gens, la répétition, répétition. Ils ne savent pas, ne comprennent pas, ne voient pas, ne savent pas, ne voient pas, ne comprennent pas, les gens, qui répètent. Ils font, encore, encore, du mal, les gens, les gens, toi, les gens, et toi, ils font du mal, encore, ils répètent, les mots, les mêmes, les mêmes mots, ils font, ils font du mal, les gens, les gens, toi, ils font du mal. Ils ne savent pas, les gens, les gens qui répètent, ils ne savent pas, ils, pas, répètent, répètent, répètent, répètent.

Les gens, les gens ils ne savent pas, les gens qu'ils répètent, ils ne, ne, pas. Toujours, ne pas, pour, pas, encore, encore, toujours, jamais, jamais, toujours, toujours. Sinon peut-être, ah, oh, alors, donc, peut-être, si peut-être, parce que peut-être, alors espoir, alors rêve, alors espoir, alors avenir, alors bonheur. A la bonne heure, bonheur, répètent, répètent, répètent, font, font du mal, encore, encore, me blessent, me tuent, m'enferment, me violent, nous violent, elle, moi, elle, moi, nous, mais, pas toi, pas toi, parce que, pas, parce que, toi, toi, les gens, les gens, font, qui font, mal, mal. Violent, violent, violent, viol-ent, elle, moi, elle, mon, elle ma, elle, ma, intimité, elle, moi, moi, sans elle, moi, nous, violés, tués, disparus. Elles nous sans vous. Elles, nous, loins, nus, nus jamais, nus, souffrir, souffrir, de, de, de souffrances, de souffrances innommables, de, de, mourir, de mourir, désespoir.

Bat, le temps, bat
Mes pas, bat, mes pas
Toi, ou moi, toi
Et soi, ou roi, de soi.

L'être sublime, l'être, le soi, le profond, l'intérieur. On aperçoit, les petits parents de l'inconscient, de la vie, de l'existence corrélative à la mort. De nous, de tous ce que nous sommes, de ce que nous percevons, si nous percevons, à moins que ce ne soit, comme un élan, une perception, avant la perception, une prise de conscience, avant la prise de conscience, être avant d'être. Ne soyons plus si égotripés, soyons, soyons joyeux, et rions, rions comme les Immortels. D'un rire, d'un rire d'Immortel, immortel.
Et si, et si malheureusement, et si malheureusement tu avais raison? S'il n'y avait rien à comprendre? Si nous étions simplement faibles, lâches, comme ces chiens qui prennent la fuite et meurent dans le désert de la déraison. Si nous étions ces chiens, qui se nourrissent, vivent, dorment, et meurent, sans jamais savoir pourquoi ni comment. Si nous étions ces chiens, alors pourquoi, pourquoi suis-je encore là? Pourquoi cette situation, nos situations. Oh n'épiloguons pas, le malheur des autres n'a rien à voir là-dedans. Qu'ils souffrent, ces chiens qui n'ont rien compris, car évidemment "tout le monde peut s'en sortir". Sortir, sortir d'où, sortir de quoi, sortir pourquoi? Je dis que je ne veux plus sortir, que je veux rester là, à expérimenter l'absence et l'invisible, le transcendant, à prier Dieu et la Vierge Marie en pleurant du sang et en suçant mon chapelet. Je ne fais rien, je ne fais plus rien, et jamais je ne fais autre chose que, que rien! Qu'est ce qu'agir? Si ce n'est souffrir? Le bonheur, le bonheur ce n'est pas ça, le bonheur ce n'est rien, c'est, c'est l'absence, c'est l'évocation du silence, c'est une figure de rhétorique, c'est, c'est mais ce n'est pas, c'est contredire la possibilité de la vie. C'est le bonheur, c'est imposer une loi, une loi sans personne pour la respecter, c'est créer un monde, dans lequel personne ne peut rentrer. C'est se cloitrer. C'est ne plus croire, ne plus voir, ne plus savoir, ne plus entrevoir, ne plus revoir, ne plus devoir, ne plus s'y croire, ne plus s'y voir, ne plus avoir, avoir de miroir. C'est, c'est quand, il n'y a plus rien. Sans rien, nous serions heureux, tellement heureux, toi sans moi, moi sans toi, elle sans il, il sans on, nous sans vous, vous sans ils et elles. Ce serait, ce serait comme magique, de supprimer tout ces troubles fête si peu distrayant, quand nous mêmes prenons un grand plaisir à prendre du plaisir. Ne plus jamais mentir, ne plus jamais souffrir, car il n'y a plus personne à qui mentir, car il n'y a plus personne pour nous faire souffrir. C'est cela le bonheur, c'est cela le bonheur, c'est cela le bonheur? Alors, alors, alors non. Laissez-moi où vous m'avez trouvé, laissez, laissez-moi là. Une balle, un colt, une balle dans un colt, si ma souffrance, si elle devient trop envahissante. Je sais que cette balle restera où elle est, elle est, bien là, bien au chaud, car la souffrance ne sort pas de mon corps, coeur, je la contiens, je la renfrogne, je la serre contre moi, et je la supplie de rester. Je te trouve belle tu sais, très belle, tu es si douce, si douce, si amicale, si bonne avec moi, tu me fais voir ce que je n'avais encore jamais vu, mais, mais tu me fais souffrir Souffrance. Tu me fais, me fais, tellement souffrir Souffrance, ça en devient insupportable Souffrance. Si, si tu savais comme je t'aime Souffrance, si tu savais, tu ne voudrais plus, plus jamais, faire ce que tu as fait, Souffrance, je t'aime, reviens, reviens-moi.

Les cris de bêtes,
Les hommes sans têtes
Les bébés tètent
Les femmes allaitent.

Je fume. Je fume. Je fume avant de mourir, je fume énormément avant de mourir. Car fumer ne me fera pas mourir, mais mourir, me fera arrêter de fumer.

Danse, danse, danse femme de mauvaise vie ; danse, danse, danse sur les bars, dans mon lit, danse, danse, danse sans sursis.

Rompre, rompre, rompre, les continuités.

Rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités, rompre les continuités.

Tu n'écoutes jamais mes malheurs.

Comment, comment dire, c'est, c'est très Nietzschéen comme concept.

Ne plus être un homme, ne plus être une femme, être ce lambeau, ce lambeau de peau. Incapable, incompris, incapable d'être compris. Une femme, ou un homme, ne plus voir, se voir, se croire, et vouloir s'aimer, s'aimer comme jamais, faire bonne figure. Le monde nous regarde, comme on le regarde: hautain, indifférent. Voir à l'envers, c'est l'amour, l'amour à l'envers, un bouquet de revolver, repose sur la terre. La mer, notre mère, à tous. Vers, vers l'infini, et, et au-delà?

The Chick in your arms.

Nous aurions pu nous aimer, c'est, c'est ce que je lui dirais: nous aurions pu tellement nous aimer, tellement longtemps, et avec une telle intensité, que ma vie aurait été celle de millions de gens.

Et ce n'est jamais de ma faute.

Ecoutez le son mélodique des pleurs d'enfants, quand l'inutilité habite vos âmes comme elle habite déjà vos coeurs. Aimer à tout va, se vendre à tout va, faire de sa vie que cette quête inespérée, insoluble et infinie d'amour, distrait et vide, vide comme le corps, comme le corps des hommes. Vous aimez comme je souris, par convention, par politesse, par besoin, pour paraitre, pour disparaitre, pour. Vous ne savez rien, encore rien de l'amour, de trop d'amour, de pas assez d'amour. Vous n'aimez pas, vous vivez, comme ces chiens, comme ces chiens errants dans les rues, à la recherche d'un secours, d'une âme charitable pour vous élever, pour vous montrer, le droit chemin, le bonheur au bout de la route. Vous cherchez ce foyer, cette douceur, ce calme qui caractérisent tant le contraire de l'homme. Vous aimez comme je cligne des yeux, rapidement, constamment, sans vous en rendre compte. Vous ne savez plus qui aimer, lui, ou bien lui, ou bien elle? Peu importe le sexe, peu importe l'âge, peu importe l'intelligence, vous aimez parce qu'on vous a dit que vous aimiez. A tout aimer, on n'aime rien. Vous aimez tellement, que vous n'aimez rien. Vous vivez, clamant, hurlant comme ces chiens la nuit dans les rues, votre amour, votre désir, alors que rien n'est là, rien, l'absence même, et vous le constatez, mais, mais qu'importe finalement? Puisque lui, ou elle, vous les aimez, et vous en aimerez d'autres, comme ils vous aiment, et ce sera ainsi, indéfiniment, vous serez tristes, et vous aimerez, encore, cette perte et ce désir. Vous, vous et eux, qui vivez, si amoureux. Vous gâchez tout amour, en aimant, en aimant à l'infini, à l'infini ce qui est fini, en aimant l'homme, en aimant la femme, en aimant l'homme qui aime une autre femme. Cet homme, celui, celui de vos matins, celui de vos soirs, celui qui vous occupe du matin jusqu'au soir, et, du soir jusqu'au matin. Cet homme, qui, il y a quatre mois, cet homme, que vous aimiez, et qui aimait lui aussi, une femme, une jolie femme, cette femme qui aurait pu être vous, mais, ce n'était pas vous. Cet homme alors est partit, il y a quatre mois, il est partit, comme partent les hommes, et comme partent les femmes, quand, quand ils aiment un autre homme, ou une autre femme. Ils vous a laissé, là, là avec son image, son image d'homme, ses sentiments d'homme, ses manières d'homme, mais vous, vous êtes une femme, et, et que faire d'un homme qui n'est plus là. Vous, vous dites: que faire? Je n'en ai que faire! Je suis une femme, une femme qui aime, qui aime un autre homme, un homme qui est là, là, à la place de l'image, de l'image de l'homme, de l'homme que vous aimiez, cet homme, ce beau jeune homme, ce souvenir d'homme. Vous êtes déjà une femme seule, et vous aimez toujours, plus, davantage, d'autres hommes, qui ne vous aiment pas. Vous, vous aimez qu'ils ne vous aiment pas, vous pensez, doucement, vous chuchottez: s'ils, s'ils m'aimaient, je, je ne les aimerais pas, car je ne m'aime pas. Vous aimez le monde, vous aimez la Terre, mais vous, une femme, votre femme, cette femme, l'image que vous avez de cette femme, de vous, vous, vous ne l'aimez pas, vous l'enviez, vous la haissiez, vous voudriez la tuer, cette femme, qui n'est pas vous, mais qui dans ses bras, est vous. Vous comme vous étiez, docile et conciliante, dans ses bras, soumise et douce, dans ses bras. Cette femme, cette femme qu'il aime, pourquoi cette femme, et pourquoi, pourquoi je ne suis plus cette femme. Vous avez, avez été il y a longtemps, cette femme, cette femme pour qui cet homme, a tout quitté, tout quitté pour cette femme, cet homme qui avait tout quitté pour cette femme, pour vous. Il recommence, il recommence ce qu'il avait déjà fait. Il a tout quitté pour cette femme, cette femme qui, qui cette fois n'était pas vous. Cette femme, si belle, si douce, cette femme qui n'était pas vous.

Vous, vous souffrez, quand cette femme, cette femme qui était vous, cette femme pleure, elle pleure de joie, dans ses bras, comme vous, comme vous au même instant, il y a vingt ans, il a cent ans, vous pleuriez, dans ses bras, la bague au doigt. Cette femme pleure, elle l'embrasse, et elle, elle sait, elle sait qu'il a quitté cette femme, cette première femme, pour vous, cette femme, cette deuxième femme, pour elle, cette femme, cette centième femme. Elle l'aime, cette centième femme, elle l'aime, elle l'aime comme l'aimait la première et comme l'aimera la dernière, elle l'aime sans jamais douter, sans jamais pleurer de l'aimer. Elle l'aime, et elle se suffit de l'aimer, car pour cette centième femme, comme pour la première, comme pour la dernière, aimer sublime, aimer transporte, aimer envoute. Cette femme, cette femme surgit, cette autre femme, cette millième femme, cette femme qui n'est autre que la première, que la dernière, cette femme, qui est identique, à toutes les autres. Le manège tourne, et une femme aime, aime sans attendre de retour, elle aime, difficilement, ce souvenir, cette image, cette empreinte d'un homme, d'un homme disparu dans les bras d'une autre femme.

La vie c'est fantastique.

Mercredi 6 mai 2009 à 23:49

Je dors mal, j'ai un sommeil agité, troublé, et surtout non réparateur. A cela s'ajoute cette femme, qui ne vit que dans mes rêves, et qui est là presque tous les soirs. Une brune, belle, qui ne me veut aucun mal. Elle ne dit jamais rien, elle ne fait jamais rien, je rêve d'elle, je la regarde, elle me touche parfois, m'embrasse quand bon lui semble, elle n'a ni prénom, ni voix, elle me repose, m'endors dans mon rêve. C'est elle, la paix que je chercher tous les jours, c'est elle qui me réveille et me laisse vivre une journée dans une tranquillité qu'il m'est rare d'atteindre depuis environ un an. C'est ce que je disais à une amie, ou ce que je tentais de lui expliquer, ma notion du bonheur. Certains recherchent une satisfaction pleine et totale de tous leurs désirs, comme condition au bonheur, je ne vois pas les choses comme ça. Le bonheur, ce n'est ni le plaisir, ni la tristesse, c'est l'absence même de peine ou de joie, c'est l'ataraxie, c'est l'oubli, c'est cet instant suprême et parfait où on peut proférer en le pensant sincèrement, sans dépression aucun: je pourrais mourir aujourd'hui.

"

Vous. Vous savez, je vous apprécie.

Je le sais, et je le sais même trop. Vous me dévorez des yeux à chaque instant où je détourne les miens. Je vous regarde, vous admire parfois, mais que voulez-vous entendre de ma bouche?

Rien.

Rien, et c'est effectivement de ce rien dont je parle. Pendant que d'autres, incapables de distinguer l'amour de leurs besoins, quémandent à celui ou à celle qu'ils sont sensés aimer, de faire pour eux ce qu'ils pourraient exiger d'une mère ou d'un ami, le peu que vous semblez vouloir de moi se résume à ma présence et à ma discussion. Nous ne pourrions guère être un couple, car de ma fidélité, de ma gentillesse, de ma féminité, vous ne sauriez quoi en faire et n'en profiteriez qu'aux moments où je vous y autoriserais. Vous voyez en chaque femme une madone, une icône, une figure respectable de la nature, quand vous même, êtes bien plus apte à être l'objet  d'un tel jugement.

Vous pensez trouver en moi cet idéal qui vous perturbe tant, cette paix, alors que je ne suis qu'une femme, et bien que nous ayons le même âge, je suis bien trop vieille pour vous. Le temps rend les femmes difficiles et inutiles, lorsque notre corps décide de se manifester et ainsi de se distinguer d'une masculinité enfantine, il en est fini de toutes nos chances. Nous pouvons tenter de retarder ce processus, mais il est inévitable et surtout irréversible. Les hommes sont inconstants par nature: vous changez de personnalité, de femme, de métier, de voiture, ne regrettant que peu ou pas du tout. Les femmes en sont encore à ce stade primaire, animal, instinctif.

Une fois enfermées dans notre propre prison d'oestrogènes, rien ne nous permet d'en sortir, et chaque tentative nous cloitre davantage. Plus nos formes s'affirment et plus nos protubérances de toutes sortes deviennent voyantes, moins nous sommes douées de raison. Lorsque nous sommes en âge de faire l'amour - biologiquement évidemment, car les bonnes moeurs ou les instructions maternelles n'ont que peu d'impact - nous trouvons un nouveau moyen d'arrêter toute réflexion, au profit d'un désir insatiable et pesant. Certaines se perdent dans des histoires d'un soir, quand d'autres s'attachent et se détruisent. Bien que l'adolescence ne soit qu'une passade, le pire est à venir.

Si nous croyons encore en l'amour, nous nous obstinerons dans une voie incertaine, et tenterons de nous laver de nos péchés en frustrant les désirs des autres. Sinon, nous continuons à faire de notre amour ce papillon, vivant quelques jours, tentants parfois de lutter pour survivre, et finalement mourir en total connaissance de cause. Puis arrive ce moment où nous perdons définitivement notre essence, voire même, ce qui pourrait faire de nous les égales des hommes : la maternité. Nous sommes alors un vulgaire animal en période de gestation, soumis à ses hormones, ne vivant que pour se nourrir et voir son enfant naitre. Le pire arrive enfin, après la naissance nous ne sommes plus que des mères, nous nous rendons esclaves des responsabilités et de notre instinct, nous nous plaisons à entendre: "tu as l'instinct maternel!" Nous devenons fières d'être des animaux, nous le renvendiquons comme un droit. Quel bien y a t-il à être une bête, incapable d'une quelconque réflexion poussée. Nous ne sommes plus rien. Voilà pourquoi nous nous attachons tant à ce que nous avons mis au monde, car c'est bel et bien notre dernier travail sur terre: l'éducation.

Vous n'avez rien compris à cette idée. Vous n'espérez même pas, vous croyez qu'une alternative est possible, alors que c'est uniquement l'ordre naturel des choses. La femme portera toujours en elle ce gène, cette marque de la nature qui l'apparentra plus à une femelle qu'à une humaine ; quand l'homme part, rompt toute relation avec le monde qui l'entoure, pour se terrer dans la montagne, pour vivre en ermite, il est plus humain qu'elle. Vous prenez ce caractère typiquement féminin pour une force, une garantie de sauvegarde, alors que cela n'engage et n'amène qu'un amoindrissement intellectuel de la population, l'asservissement des hommes dans une société réputée égalitaire. Partez, je vous en pris, partez avant que nous nous aimions, avant que votre esprit soit gâché par mon amour et mes reproches.

"

Ce qui m'intrigue le plus chez cette femme, c'est son sourire. Elle sourit, et lorsqu'elle pose la main sur moi, elle me glace, me transporte. Ce n'est pas un rêve comme on l'imagine, ou comme on les fait habituellement. Je sais que je rêve, je sais que ce n'est pas la réalité, et que cette femme n'existe pas, pourtant je l'admire, elle semble vouloir me dire quelque chose. Un mot, une réponse, un ordre. Elle ne dit rien, et m'endort. Je n'ai jamais aussi mal dormis de ma vie ; je n'ai jamais autant rêvé d'une femme de ma vie.

Broute-minou.

Lundi 4 mai 2009 à 22:56

"
Maintenant, je ne porte plus aucune sorte d'importance à tout ce que tu étais avant de me rencontrer: belle, maligne, gracieuse, ce ne sont plus que des détails depuis que tu m'appartiens. Même le prénom que tu portais n'a plus aucune signification, tes parents te l'ont attribué le jour de ta naissance parce que tu leur appartenais, aujourd'hui tu es à moi, j'ai donc le droit de te renommer comme bon me semble. Désormais tu seras Jade. Tu répondras à ce prénom quand je t'appellerais, tu l'utiliseras dans les documents officiels, et si on te demande ton nom, tu diras que tu n'en as pas, Jade, simplement Jade. Plus rien de ce que tu as fait avant de me connaitre n'a de valeur pour toi, la seule chose qui existe, le premier souvenir que tu as est celui de ma rencontre. Quand je dirais : tu es belle Jade, ce sera la première fois que tu l'entendras. Quand je te prendrais par la main, ce sera la première fois qu'un homme te touchera. Quand je déciderais de te faire l'amour, ce sera la première fois qu'un homme posera ses yeux sur ton corps nu, et tout ce qui s'en suit. Quand je te donnerais un ordre, tu devras y obéir, pas seulement sans broncher, sans le remettre en question, mais en lui accordant toutes les capacités dont tu peux faire preuve, et la valeur qu'il mérite puisqu'il vient de moi. Tu m'aimes Jade, alors j'ai décidé de t'aimer en retour, de te sortir de ce mauvais pas, n'oublie pas que tu me seras redevable éternellement pour ce que je ferais de toi. Si tu ne te juges pas capable de supporter un tel amour, si tu n'aimes pas ton nouveau prénom, ou si tu n'as pas entendu un seul mot de ce que je viens de dire, alors part et va vivre misérablement comme les autres femmes.

- J'ai tout entendu.
"

Vendredi 1er mai 2009 à 21:24

Rien.
Oui, rien du tout.

Vendredi 1er mai 2009 à 21:21

Une fois.
Maintenant, deux fois.
Une autre fois sûrement, ça fera trois fois.

Un jour, je n'aurais plus à écrire ça, en bien ou en mal, mais je n'aurais plus à l'écrire dans tous les cas.

Into the river of life ; into the ocean of pain.

Der Mißgunst zu Hass.

Nous savons ce que nous avons à faire, nous savons ce que nous ne devons pas faire.

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