Samedi 7 juin 2008 à 5:15



Alors je dessine, des rêves écrasés, sous le poids des réalités trop brusques et trop soudaines. Alors j'écris, les volontés inconscientes, les désirs simplement pensés, pourtant effacés par une trop forte dose d'irréalisme. Alors je sculpte, dans la nuit, des sommeils paisibles et des croyances plus que mystiques, mythologiques, d'amour sincère et profond, loyal, entre une femme et un homme, trop soumis à l'inconstance des êtres et des sentiments. Alors je filme, un bout de ma vie, le plus beau, et je le garde en mémoire pour le repasser en boucle, mais toute bande a une fin, et s'use avec le temps. Alors je peins, des couleurs fluos, le monde que je vois, les plaines bleus et le ciel rouge des matins qui se réveillent, et le soleil rose des soirs qui se couchent, qui partent encore bien vite. Je bâtis des monuments aux morts, aux passions mortes et enterrées, aux souvenirs disparus dans une mémoire lacunaire, qui ne fait que son choix et qui trie la tristesse sans jamais la recycler. Alors je joue au bonheur, sous un soleil plein, sous un ciel cassis, je joue au bonheur alors que traine dans les rues, avec les hommes qui vivent, la longueur du temps et la tristesse incompatible avec moi même. Rien ne change aux rues grises, ni les lampadaires toujours allumés, ni les baisers sous la pluie, ni les prises de main, qui suivent les prises de bec. Les oiseaux ne chantent pas encore l'aurore, les oiseaux qui s'endorment et se réveillent, et réveillent le dehors. Je fais de la poésie, j'écris des vers qui sonnent mal, et faux, ils sont branlants, car ils leurs manquent de quoi tenir debout, mais l'esprit, l'envie y est, et tout se casse la gueule. Résonnent alors les mélopées. J'écris des sons sur le sol, pour que chaque note soit retranscrite dans l'air, que s'envolent des lasido, des farémi, des solstices et des équinoxes.


Alors je voudrais que le soleil sorte de la mer, que le soleil brûle tout sur son passage, que la plage soit celle d'un Etranger, incompréhensive et abattante. Que l'homme s'affale, et ne bouge plus. Que le temps s'attaque à tout le monde, que le monde soit fatigué de se voir triste, et que sur les pavés sales, où trainent les mégots des fins de soirées, que dans l'eau du matin, qui coulent le long des rebords, soient portés peine et malheur, mort et douleur, que tout finissent des les égoûts. Il pourrait grossir, grandir, et avaler la terre, de sa bouche immense aux nombreuses dents, et recracher une Terre saine, nette, et vide. Pour que l'histoire humaine recommence, dès le départ, dans le jardin vert, sans pomme cette fois çi. Qu'Eve naisse de ses yeux, que les fruits des arbres aient chaque jour un goût différent. Il souhaite rétablir la paix suprême, celle qui efface l'homme de sa surface. Il ne croit plus en l'existence, pas plus qu'en lui. Journée de la pleine lune, au sommet de la dune, de caresser de loin, en vain. Au fond d'une autre limousine qui ne vaut pas plus cher que ce bouquet de nerf. A frôler la cadence, trompe la mort et tais toi. Labyrinthique, plus rien n'égale. Agenda donnez moi de vos dates à damner. Je ne t'en veux pas, de ne pas croire aux rêves oubliés des civilisations antiques, que tu ais oublié qui tu étais, de tout ce que tu as pu faire de ce souvenir. Nous avons oublié nos pères et nos mères dans les mares noires et gouteuses, loins, peine perdues pour les absents et les amnésiques. Je ne crois plus en la mémoire, en l'absence, aux croyances, aux volontés droites et dures, aux consciences, aux conscients, à l'inconscience, à l'inconscient. Je crois au désir, à la volonté, au surhomme, et à l'échange constant entre cause et conséquence. Pourquoi toujours chercher à savoir pourquoi l'on est heureux, tout n'a pas de causes. Le bonheur peut exister indépendamment de toutes autres raisons. Il peut être, par besoin;envie, d'être...

Même le bonheur n'est plus libre d'exister, dans un monde sans porte ni fenêtre, où il faut se taire pour paraitre, ou il faut s'incliner pour disparaitre, où il faut y croire pour faire la fête. Croyez y, croyez y aux rêves multicolores, aux arcs en ciel, aux beautés, croyez y, mais sans moi. J'ai trop créée pour admirer, j'ai trop souhaité pour apprécier ce qui n'existe pas, ce qui n'existe plus, la désillusion du monde terrestre a emprisonné mes rêves dans une cage de la possibilité absurde, et mes aspirations dans celle d'une nouvelle et autre admiration.
Le monde serait il beau? Je ne voudrais pas le voir.

Aveugle et Sous défonce.
Aveugle et Sans défonce.

Mademoiselle K
Noir Désir
(J'ai fait ce que j'ai pu Madam, je te le devais depuis longtemps, alors voilà, je décide qu'il est pour toi)


Par here.we.are le Lundi 9 juin 2008 à 20:08
Et c'est le fou qui était... pour.

Hantez, hantez, faites comme chez vous, restez.

... Si tout devient opaque,
ma reine. Ma reine.
 

Ajouter un commentaire









Commentaire :








Votre adresse IP sera enregistrée pour des raisons de sécurité.
 

La discussion continue ailleurs...

Pour faire un rétrolien sur cet article :
http://cestpasmafaute.cowblog.fr/trackback/2586011

 

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | Page suivante >>

Créer un podcast