Vendredi 31 juillet 2009 à 3:03

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C'est mon nouveau fond d'écran, il claque!

"
Il y a très longtemps que nous ne nous sommes pas parlé sérieusement quelques minutes, et il est vrai que depuis quelques semaines, voire quelques mois, il résiste dans mon esprit des questions auxquelles je n'ai encore trouvé ni réponses, ni solutions pour les éluder. Je me sens parfois étranger à moi-même, comme si je n'étais plus le même, comme si ma vie n'avait été que l'élucubration d'un homme ivre, qui de ci de là, décide d'aimer telle femme, de faire tel métier, d'avoir des enfants. Certains matins je me réveille à vos côtés, et je vous admire comme au premier jour où nous avons partagé le lit conjugal ; d'autres, je me lève sans penser à vous regarder, oubliant votre présence. Ce n'est pas un mal être, ce n'est pas une remise en question, c'est un sentiment bien plus profond, bien plus ancré, ce n'est pas une cicatrice qui s'ouvre sur des déceptions passées. C'est un cancer, une gangrène de l'âme, qui peu à peu, s'étend, et m'attriste au plus haut point.

Je m'assois, j'observe mon interlocuteur, et je ne me sens pas dans mon état normal, pas à ma place: ici à parler d'argent, d'avenir, là à parler d'amour, de projets, ou là à parler de moi. J'acquière un regard subjectif sur ma vie, mais ce regard est celui d'un autre, d'un autre que je n'ai jamais été, et que je n'ai jamais voulu être. Je m'écoute et me vois, comme si j'assistais à la première d'une pièce de théâtre dont le thème est mon existence et l'acteur principal nul autre que moi. Pourtant, j'assiste à cela, impuissant, incapable. Je suis un piètre metteur en scène, et je vois bien que je joue faux, enfin qu'il joue faux. J'entends raisonner dans ma tête, comme une seconde voix, une seconde pensée, qui me rappelle de temps à autres que je ne suis pas seul, qu'il existe le monde. Je me sens faible, mon coeur s'accélère et je manque de m'évanouir. Je suis peiné, peiné comme je ne l'ai jamais été par une quelconque rupture amoureuse, par un quelconque décès. Mon âme souffre d'un manque incurable: le cancer s'étend, et je suis le seul médecin qui comprend ces douleurs.

Je vous en parle ainsi, car mon âme se guérit de temps à autre en se nourrissant de tout ce que j'éprouve pour vous, c'est une cure difficile et douloureuse, que de combattre un sentiment de distance par des liens forts et étriqués. C'est jeter de l'huile sur le feu, c'est se laisser sombrer pour mieux remonter à la surface. Il m'arrive de me plaire dans cette absence d'être, de devenir spectateur, je ressens cette paix intérieure, les contrariétés disparaissent pour laisser place à une tranquillité des plus agréables. C'est le retour à la normale qui s'avère difficile, je me sens lourd d'une peine, d'une douleur, dont je n'arrive jamais à me séparer. Je me suis séparé de mon être, après quarante quatre ans de vie commune sans encombre, et ce sans raison. Je me suis réveillé un matin, ce matin, et je me suis vu n'être plus que le reflet du miroir, rien d'autre que ce corps, vide de tout sens, de toute passion. Je n'étais plus un homme, j'étais ce reflet, cette chose sans nom, sans aspiration. Je suis devenu un chrétien qui a perdu la foi, et cette perte irrémédiable m'est d'autant plus douloureuse à accepter qu'elle n'était pas volontaire, et inattendue.

J'ai allumé la lumière du miroir, pour voir une dernière fois l'homme que j'étais, avant qu'il ne disparaisse sous mes yeux. Je l'ai vu mourir et s'effondrer sur le sol, s'arrêter de respirer, ne plus bouger. Je n'étais désormais que le reflet de cet homme, observant d'un regard extérieur toute sa vie, son passé comme son futur, et n'y trouvant rien à sauver. J'ai pleuré comme un enfant ma propre mort qui venait d'avoir lieu sous mes yeux. J'ai pleuré des heures dans la salle de bain ; j'ai d'abord pleuré ces larmes de deuil, qui inondent le visage et nous donne cette impression qu'elle ne s'arrêteront jamais, puis j'ai pleuré mon âme, morceau par morceau, elle s'échappait par mes yeux, je me voyais disparaitre.

J'ai encore pour vous, les sentiments les plus purs, et les plus sincères, vous êtes celle qui réanime ce corps disparu, celle qui retrouve et rattache les morceaux échappés de mon âme. Je vous dois ma continuation, ma survie, même si cet état est artificiel. Je subsiste sous vos baisers, libérant une décharge, défibrillateur humain, mais mon corps vit désormais bien loin du vôtre, et nos quelques étreintes ne font faire à ma chair que des soubresauts, des convulsions qui témoignent définitivement de sa mort cérébrale.

Je suis mort un jour de septembre, un samedi.

- Et ce jusqu'à ce que la mort nous sépare.

"

A trouve que ce texte c'est du caca.

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