Jeudi 2 juillet 2009 à 23:35

http://cestpasmafaute.cowblog.fr/images/carolina.jpg

Je vois mes enfants grandir, mon fils devenir un homme, mes filles devenir des femmes. Le futur se présente à eux, quand c'est mon passé qui resurgit : il y a bien longtemps que je ne grandis plus mais que je vieillis. Mon corps s'affaisse sur lui-même, comme mon âme, et rien ne résiste plus au temps. Mes relations amoureuses sont inexistantes, les femmes m'abusent, jouissent, et me jettent. Pourquoi s'encombrer d'un père? Je n'ai jamais été l'homme dont on tombe amoureux, ni même celui dont on s'éprend. Mes filles m'admirent secrètement, mais comme toutes les femmes, elles tomberont amoureuses.

Si les ressorts de mon lit grincent encore certaines nuits, ce sont les miroirs de la maison qui s'attristent en constatant ma vieillesse avancée. J'ai perdu tout mon espoir en le plaçant dans les femmes, c'était un placement en bourse risqué, mais avec un joli petit lot si cela fonctionnait. Certains gagnent gros, mais je fais partis de ceux qui ont tout perdu. Ce n'était pas si dangereux, de faire comme tout le monde. J'aurais aimé trouver quelqu'un d'assez courageux pour savoir se soumettre à mes choix, à mes envies, à mes idées, quelqu'un qui aurait pu faire de moi un homme dans ma maison. Je n'ai trouvé que des maîtresses de maison, pleines d'ambition, débordantes de valeurs, d'à priori, de désirs sexuels insatiables. Tomber amoureux, c'est devenir un menteur, et je n'ai jamais su mentir à toutes ces femmes, si simples, si dépassées, prétentieuses de leur sexualité libérée, comme de leur esprit ouvert. Je n'ai trouvé en elles que les faces sombres d'une féminité en pleine décomposition, qui se cherche, tel un enfant, en se scrutant dans le miroir essayant de comprendre comment ce reflet, peut être le sien. La souffrance de la femme n'est qu'une demi-mesure, elle panse ses plaies comme elle se les inflige, en mentant.

J'ai abandonné ce qui faisait de moi un homme le jour où j'ai décidé de comprendre les femmes ; subjugué par la différence, on se laisse piéger par l'indifférence de certaines. J'ai appris à être patient, à l'écoute, bon comme le pain, doux mais ferme, laissant de côté tous ces instincts masculins que je jugeais vains. Je voulais la paix et j'ai obtenu la torture de l'esprit pour apprendre à me surpasser, j'y suis finalement arrivé pour mon plus grand bien. Ce sont les femmes qui m'ont fait regretter l'animal que j'étais, ces femmes si simples, si bêtes, si loin de cette complexité que j'attribuais à leur sexe. Elles ont su profiter de moi, comme d'un chien: on le caresse, on le nourrit, on lui fait sa toilette, mais à chaque aboiement, à chaque grognement, on le menace de le perdre dans la forêt, ou d'en acheter un autre. En tuant l'animal, l'homme que j'étais, j'ai domestiqué la seule partie de mon être qui aurait pu me faire me rebeller, fuir, ou bien mordre.

Si j'ai choisis la solitude, c'est pour éviter à mon âme cette accoutumance à un être qui ne verrait en moi qu'un compagnon, un partenaire, plus qu'une moitié. Les bâtards qui errent encore dans la ville, mordent, agressent et aboient à l'approche d'une femme me considèrent comme un chien abandonné, et non plus comme un homme de salon.

Aucun commentaire n'a encore été ajouté !
 

Ajouter un commentaire









Commentaire :








Votre adresse IP sera enregistrée pour des raisons de sécurité.
 

La discussion continue ailleurs...

Pour faire un rétrolien sur cet article :
http://cestpasmafaute.cowblog.fr/trackback/2870123

 

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | Page suivante >>

Créer un podcast